[D'origine orientale, la fête de la Présentation...] ne sera cependant inscrite au calendrier liturgique d'Occident qu'en 1585, par le pape Sixte V, eu égard à l'interprétation symbolique qu'on peut en donner :
Marie est le modèle de l'Eglise, qui comme elle, se consacre au service de son Dieu par un don total de tout son être.
La Vierge est aussi le véritable Temple où Dieu établira sa demeure au moment de l'Annonciation, préfigurant ainsi la Jérusalem céleste dont l'Agneau qui demeure en son milieu, est l'unique flambeau (Ap 21,23). Cette fête établit ainsi un lien entre le Temple ancien de pierre, et l'Arche de la Nouvelle Alliance, le sein très pur de la Vierge, sur laquelle descendra bientôt la shekinah, la gloire du Dieu vivant.
Prolongeant notre méditation à la lumière de l'enseignement de Saint Paul : « Vous êtes le temple de Dieu » (1 Co 3,16), il apparaît juste et bon de « prendre chez nous » (Jn 19,2) Marie, afin qu'elle continue dans le Temple de nos cœurs, le service du Dieu vivant auquel elle s'est consacrée dans le Temple de Jérusalem dès sa petite enfance.
« Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère. » Nul doute que Marie se dévoue toute entière à porter aux hommes les grâces du salut obtenues par son Fils, afin que s'accomplisse la volonté du Père, qui « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Ti 2, 4). Elle nous aidera aussi à discerner quelle est notre part dans ce travail d'enfantement du monde nouveau, et à l'accomplir dans la paix et la joie de l'Esprit.
Quelques jours avant le commencement de l'Avent, tournons donc résolument notre pensée vers la Mère de Dieu, dont l'humble et silencieuse attente demeure le modèle de notre propre attente pendant ce temps liturgique.
La fête de la présentation de Marie au Temple est aussi traditionnellement la Journée des religieuses contemplatives, dont la vie incarne la patiente vigilance de l'Eglise guettant le retour de son Epoux. Mais cette perspective ne doit-elle pas aimanter toute vie chrétienne, quel que soit notre état de vie ?
« O Marie, enfant chérie de Dieu, que ne puis-je vous offrir et vous consacrer les premières années de ma vie, comme vous vous êtes offerte et consacrée au Seigneur dans le Temple ! Mais hélas ! Ces premières années sont déjà bien loin de moi ! J'ai employé un temps si précieux à servir le monde et vous ai oubliée en écoutant la voix de mes passions. Toutefois il vaut mieux commencer tard à vous servir que de rester toujours rebelle. Je viens donc aujourd'hui m'offrir tout entier à votre service, et consacrer à mon Créateur, par votre entremise bénie, le peu de jours qu'il me reste encore à passer sur la terre. Je vous donne mon esprit, pour qu'il s'occupe de vous sans cesse, et mon cœur, pour vous aimer à jamais. Accueillez, ô Vierge , l'offrande d'un pauvre pécheur ; je vous en conjure par le souvenir des ineffables consolations que vous avez ressenties en vous offrant à Dieu dans le Temple. Soutenez ma faiblesse, et par votre intercession puissante obtenez-moi de Jésus la grâce de lui être fidèle ainsi qu'à vous, jusqu'à la mort, afin qu'après vous avoir servie de tout mon cœur pendant la vie, je participe à la gloire et au bonheur éternel des élus. Amen »
(Saint Alphonse-Marie de Ligori).
Père Joseph-Marie Verlinde,
mission.catholique.org/6386-presentation-de-la-vierge-marie>http://mission.catholique.org/6386-presentation-de-la-vierge-marie
consulté le 30.09.2013