Celle qui s'est déclarée "servante du Seigneur" (Lc 1,38) à l'Annonciation est restée, durant toute sa vie terrestre, fidèle à ce que ce nom exprime, se confirmant ainsi véritable disciple du Christ, qui avait fortement souligné le caractère de service de sa mission: le Fils de l'homme "n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude" (Mt 20, 28).
C'est pourquoi Marie est devenue la première de ceux qui, servant le Christ également dans les autres, conduisent leurs frères, dans l'humilité et la patience, jusqu'au Roi dont on peut dire que le servir, c'est régner, et elle a pleinement atteint cet état de liberté royale qui est propre aux disciples du Christ: servir, ce qui veut dire régner !
Le Christ, s'étant fait obéissant jusqu'à la mort et pour cela même ayant été exalté par le Père (cf. Ph 2, 8-9), est entré dans la gloire de son royaume; à lui, tout est soumis, en attendant que lui-même se soumette à son Père avec toute la création, afin que Dieu soit tout en tous (cf. 1 Co 15, 27-28).
Marie, servante du Seigneur, a sa part dans ce Royaume de son Fils
La gloire de servir ne cesse d'être son exaltation royale: montée au ciel, elle ne suspend pas son rôle salvifique dans lequel s'exprime la médiation maternelle «jusqu'à la consommation définitive de tous les élus» (Lumen Gentium 62).
Ainsi, celle qui, sur terre, garda fidèlement l'union avec son Fils jusqu'à la Croix continue à lui être unie, alors que désormais tout est soumis à lui, en attendant que lui-même se soumette à son Père avec toute la création.
Et ainsi, dans son assomption au ciel, Marie est comme enveloppée dans toute la réalité de la communion des saints, et son union même à son Fils dans la gloire est toute tendue vers la plénitude définitive du Royaume, lorsque «Dieu sera tout en tous» (1 Co 15,28).
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Pape
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Lettre encyclique Redemptoris Mater, 25 mars 1987, n°41