La liturgie a donné une place importante aux prières dédiées à la Vierge Marie, et en particulier à l’Ave Maria, nom latin du Je vous salue Marie. Si cette prière mariale est ancrée dans la tradition du chant grégorien, elle s’est ensuite ouverte, grâce à la polyphonie, dès le XVès, à la musique instrumentale, débordant ainsi le cadre liturgique. Nous vous en proposons quelques illustrations musicales, au fil des siècles, jusqu’à l’époque contemporaine. Pour cela, il vous suffira de cliquer sur la petite croche pour entendre quelques pièces.
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L’Ave Maria en grégorien
L’Ave Maria a été composé initialement en grégorien (cliquez sur ♪ pour entendre). Ce chant est une ode à la gloire de la Vierge Marie, mais également à l’Incarnation du Christ (fructum ventris tui). Cette louange est sensible dans le rythme verbal, grâce aux accents et tenues sur des syllabes essentielles, mais également dans la ligne mélodique, en laquelle alternent des parties basses et hautes, qui ont un sens symbolique d’élévation spirituelle.
La postérité musicale de l’Ave Maria
Avec la Renaissance vont se développer et se complexifier les compositions polyphoniques, dans le creuset formel vocal du motet ou dans les messes composées en l’honneur de la Vierge Marie. Josquin Des Prés (1450-1521), l'un des plus grands compositeurs de tous les temps, surnommé « prince des musiciens » au XVIe siècle, nous propose un Ave Maria (cliquez sur ♪ pour entendre) qui débute sur le modèle d’une fugue, pour s’animer peu à peu dans un dynamisme qui suit le sens du texte.
De même, Tomás Luis de Victoria (1548-1611), prêtre, compositeur, maître de chapelle de la cathédrale d’Avila, puis à Rome, et organiste de la Renaissance, a composé plusieurs messes en l’honneur de la Vierge Marie, et deux Ave Maria, (cliquez sur ♪ pour entendre) à quatre et huit voix.
Plus près de nous, l’Ave Maria (KV 554) de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) est un exemple d’une composition en canon (cliquez sur ♪ ) ; celui de Johann Michael Haydn (1737-1806), fut composé aux alentours de 1765 (cliquez sur ♪ ).
Les musiciens romantiques allemands, français, italiens composeront également des Ave Maria conformes à l’esthétique caractéristique de cette époque : le fameux Ave Maria (cliquez sur ♪ ) de Franz Schubert (1797-1828) est par exemple un lied inspiré d’un poème profane de Walter Scott intitulé The Lady of the lake (1810), dont le décor se situe en Écosse à la fin du Moyen Age ; l’Ave Maria (op. 12) pour chœur féminin avec orchestre (cliquez sur ♪ ) de Johannes Brahms (1833 -1897) a été composé en 1858 .
Charles Gounod (1818-1893), lui, a composé plusieurs Ave Maria, dont le plus fameux est celui qu’il improvisa sur le célèbre premier prélude du premier livre du Clavier bien tempéré de Bach (cliquez sur ♪ ) ; César Franck (1822-1870) a composé trois Ave Maria, dont l’Ave Maria (FWV 62) en mi mineur (cliquez sur ♪ ), composé vers 1880, qui est caractéristique de son évolution esthétique et spirituelle.
La musique religieuse orthodoxe russe est également magnifiquement représentée par le cantique dédié à la Vierge Marie (Vêpres op. 37 en fa majeur) intitulé Ave Maria , Bogoroditse Dievo Radouisia de Sergueï Rachmaninoff (1873-1943) (cliquez sur ♪); Igor Stravinsky (1882-1971) a également composé en 1934 un Ave Maria pour chœur mixte a cappella (cliquez sur ♪ ).
Encore plus près de nous, on peut citer, par exemple, l'Ave Maria (cliquez sur ♪) du Dialogue des Carmélites de Francis Poulenc (1899-1963), créé en 1957, l’Ave Maria du compositeur allemand Franz Xaver Biebl , composé en 1959 (cliquez sur ♪ ), ou encore l'Ave Maria (cliquez sur ♪ ) du compositeur espagnol Frederic Mompou i Dencausse (1893-1987).
Quant au très célèbre Ave Maria dit de Caccini (cliquez sur ♪ ), il est en réalité un pastiche de Vladimir Vavilov, composé en 1970 …
Enfin, nous terminons cette brève illustration musicale, inévitablement succincte, de l’Ave Maria, par l’Ave Maria de Lourdes (cliquez sur ♪ ) qui est, lui aussi, après avoir été traduit dans de nombreuses langues, l’un des cantiques catholiques les plus connus dans le monde entier, et par le très bel Ave Maria (cliquez sur ♪ ) composé par Tanguy Dionis du Séjour (fondateur de l'ensemble Dei amoris cantores).
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Pour en savoir plus
-sur l’Ave Maria, dans l’Encyclopédie mariale
-sur le Protévangile de Jacques, dans l’Encyclopédie mariale
