La prière du ‘Je vous salue Marie’ ou Ave Maria est constitué de deux parties, constituées à des époques différentes. Il tire son origine du récit de l’Annonciation et de celui de la Visitation, rapporté dans l’évangile de saint Luc.
L’Ave Maria ou Je vous salue Marie sous sa forme actuelle est constitué de deux parties : la première est une invocation à la Vierge Marie, qui reprend les paroles du récit de l’Annonciation et de la Visitation, rapportées dans l’Évangile de saint Luc (au chapitre 1, 28 et 42). La seconde partie est une prière de supplication, ajoutée par le saint pape Pie V, en1568. Elle demande à la Vierge d’intercéder pour nous, notamment à l’heure de notre mort.
La première phrase du « Je vous salue Marie ». « Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » ou bien : « Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous » (à partir du latin « Ave... » : Je vous salue) provient du récit de l’Annonciation[1] :
« Le sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David; et le nom de la vierge était Marie. Il entra et lui dit: "Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi."
La seconde phrase du ‘Je vous salue Marie’ : « Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le fruit de vos entrailles est béni » provient du récit de la Visitation[2].
« En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse, dans une ville de Juda. Elle entra chez Zacharie et salua Elisabeth. Et il advint, dès qu'Elisabeth eut entendu la salutation de Marie, que l'enfant tressaillit dans son sein et Elisabeth fut remplie d'Esprit Saint. Alors elle poussa un grand cri et dit: "Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein! »
En rapprochant les paroles de l'Ange lors de l'Annonciation et celles d'Élisabeth lors de la Visitation, la tradition a formé « la salutation angélique », commune à l'Église d'Orient (depuis le IV° ou V° siècle), et d'Occident (à partir de saint Grégoire le grand †604), orthodoxe et catholique. La première partie de la prière a été diffusée à partir du XIIIès, notamment par les Cisterciens et les Dominicains. Elle a fait l’objet de commentaires, de saint Bonaventure et de saint Thomas d'Aquin, qui a fait un commentaire de l ’Ave Maria (Très Pieuse Exposition de la Salutation angélique).
Très tôt, l’Église d'Orient ajoute aux paroles de l'Évangile :
« Tu as donné naissance au sauveur de nos âmes. »
En l'an 1568, avec saint Pie V ajoute aux paroles de l'Évangile :
« Marie, mère de Dieu, prie pour nous maintenant et à l'heure de notre mort. »
Explication
Dans l'Évangile, Élisabeth dit à Marie : « Oui, bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur! [3]», cette béatitude est en quelque sorte la « béatification de Marie » ou sa « canonisation ».
Dans le Nouveau Testament, les disciples adorent Jésus et reconnaissent sa divinité, à Alexandrie un papyrus très ancien adresse une prière à Marie « Mère de Dieu », et le concile œcuménique d'Éphèse a donnée à Marie ce titre, qui ne signifie pas "mère de la divinité" mais qui signifie "mère du Verbe incarné."
L'Église fait l'expérience de l'intercession de Marie. Cette intercession se lit dans l'Évangile des noces de Cana (Jn 2) ; l'Église primitive en fait l'expérience (cf. le papyrus du troisième siècle avec la prière « Sub tuum praesidium : Sous l'abri de ta miséricorde »), et cette expérience se poursuit tout au long des siècles.
[1] Lc 1, 26-28
[2] Lc 1, 39-42
[3] Luc 1, 45
-sur L'Annonciation à Marie (Lc 1, 26-38), dans l’Encyclopédie mariale
- sur La Visitation (Lc 1, 39-56), dans l’Encyclopédie mariale
-sur l’ange révère Marie (st Thomas d’Aquin), dans l’Encyclopédie mariale
-sur Avec Marie à l’heure de la mort (Jean Mauropode), dans l’Encyclopédie mariale
-sur la prière de sainte Mechtilde avant la mort, dans l’Encyclopédie mariale
-sur l’Ave Maria en musique, dans l’Encyclopédie mariale
-sur l’Ave Maria (St Louis-Marie de Montfort), dans l’Encyclopédie mariale
-sur la prière Sub Tuum Praesidium, dans l’Encyclopédie mariale
Françoise Breynaert et l’équipe de MDN.