Au moins quatre lieux ont été proposés pour la tombe de Joseph, deux à Jérusalem, deux à Nazareth, mais sans aucun argument décisif.
Nazareth : deux possibilités pour la tombe de Joseph
1) « Dans la grotte de l’église de l’Annonciation, avant la restructuration actuelle, était adossé à l’autel de la Vierge, mais séparé par un mur, un autel dédié à saint Joseph.
À l’ouest de la grotte, fut découverte en 1895 une section de plancher en mosaïque avec l’inscription de Konon, de là, on entrait au nord dans une autre petite grotte, ornée de mosaïques et avec un sépulcre très vénéré, comme l’indiquent différents graffiti. Tout de suite on a cru que c’était le sépulcre de saint Joseph, décrit par Daniel, abbé russe qui visita Nazareth probablement dans les années 1113-1115.
Que penser de cela ? Deux solutions sont jusqu’à présent proposées :
- La première croit que le témoignage de l’abbé Daniel se fonde sur une faute d’homonymie: le nom de saint Joseph avec le temps aurait remplacé le nom moins de connu du comte Joseph de Tibériade, qui aurait été enterré justement en cet endroit.
- La seconde solution, en négligeant tout lien avec n’importe quel Joseph, soutient qu’il s’agit d’un sépulcre construit en mémoire de saint Konon qui fut martyrisé dans la persécution de Dèce en Phrygie.
2) Mais l’histoire ne finit pas là, des fouilles sous la maison des religieuses "Dames de Nazareth", ont découvert en 1901 un grand sépulcre d’époque juive. Pour celui qui veut à tout prix trouver la tombe de saint Joseph, cette découverte pourrait être une solution, mais il faut dire que les arguments valides n’existent pas. »
Jérusalem: deux possibilités pour la tombe de Joseph
Dans la Vallée du Cedron : tous les pèlerins qui ont été à Jérusalem connaissent la Vallée du Cédron, où se trouve Gethsémani avec la célèbre Basilique de l’agonie de Jésus. Dans la même vallée, occupée par des cimetières, ils ont certainement observé des grands monuments funèbres, dénommés Tombe d’Absalon, de Josaphat, de saint Jacques et de Zacharie.
Dans l’article "Restoration of the Kidron Valley", dans la revue "Out of Jerusalem"[1], on est surpris de lire que parmi ces monuments il y aurait aussi les tombes de Siméon, celui qui bénit Jésus au temple, et de Joseph, le père de Jésus. […]
[Cependant,] dans le "Guide de Terre "[2], écrit avec compétence et exactitude scientifique par Donato Baldi, directeur du "Studium Biblicum Franciscanum" on lit les descriptions suivantes des monuments: "[…] Au IV e siècle, des grottes funéraires servaient de cellule aux moines de Jérusalem et une légende raconte qu’un moine trouva dans une grotte, probablement celle des Bene-Hezir, trois squelettes qu’il prit et présenta comme les restes de Jacques, frère du Seigneur, et des prêtres Zacharie et Siméon. Par la générosité d’un notable d’Eleutheropolis, nommé Paul, une chapelle fut construite sur la grotte où ils avaient été trouvés. Inaugurée le 25 mai 352, elle devint un centre de dévotion pour l’église de Jérusalem et pour les pèlerins. Depuis lors, les monuments eurent le nom chrétien de saint Jacques et de Zacharie."
... mais il s'agit de très maigres indices :
En 1960 dans une fouille devant le monolithe ont été reconnus les restes de la chapelle construite par Paul. Comme il est facile de le remarquer, le p. Baldi ne fait aucune mention d’une présumée tombe de saint Joseph. Le premier témoignage remonte à Arculfe, évêque de Gaule qui, en décrivant sa visite aux lieux saints en l’an 670, place le sépulcre de S. Joseph près de la tombe d’Absalon[3]. […] Saint Bède le Vénérable reprend d’Arculfe cette nouvelle et la reporte dans son De locis sanctis (en 720).
Dans la deuxième moitié du XV e siècle, le dominicain Allemand Felice Fabri, qui visita la Terre en 1480 et 1484, affirme qu’à droite de la tombe d’Absalon on voit deux creux dans la roche: "on dit qu’il s’agit de deux sépulcres. Dans l’une d’elle a été enterré saint Joseph […]"[4].
Nous devons cependant remarquer que le p. Francesco Suriano, gardien de Terre (1493-5 et 1512-14), dans son "Traité de Terre ", détaillé, ne fait aucune allusion au sépulcre de S. Joseph.
Dans la Vallée de Josaphat : De toute façon, cinquante ans après la visite de Felice Fabri, le souvenir du sépulcre de saint Joseph était passé à l’église de Marie dans la Vallée de Josaphat, où la tombe de la Vierge est vénérée. L’indication est du pèlerin Greffin Affagart (1533-34) […] Aujourd’hui la chapelle est la propriété des Arméniens orthodoxes.
(San Giuseppe nel mistero di Dio, Piemme 1992, p.334-340, extraits et traduction par F. Breynaert)
_____________
[1] 1987-1988, vol 6, nos 1-2, p. 19
[2] Jérusalem 1963
[3] P. GEYER, Itinera Hierosolymitana, Vindobonae 1898, p. 241
[4] 6 Evagatorium in Terrae Sanctae…peregrinationem, I, Stuttgartiae 1843, pp. 194.410.