La charité

Dieu est amour. L'amour vient du Père, notre créateur.

Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l'amour est de Dieu et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est Amour.

En ceci s'est manifesté l'amour de Dieu pour nous: Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui. [...]

Et nous, nous avons contemplé et nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde. Celui qui confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu. Et nous, nous avons reconnu l'amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est Amour: celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui.

(1 Jean 4, 7-15)

C'est pourquoi toute personne expérimente en elle un élan pour aimer de manière authentique :

« Toute personne expérimente en elle un élan pour aimer de manière authentique: l'amour et la vérité ne l'abandonnent jamais totalement, parce qu'il s'agit là de la vocation déposée par Dieu dans le cœur et dans l'esprit de chaque homme. Jésus Christ purifie et libère de nos pauvretés humaines la recherche de l'amour et de la vérité et il nous révèle en plénitude l'initiative d'amour ainsi que le projet de la vie vraie que Dieu a préparée pour nous. »

(Benoît XVI , Caritatis in veritate § 1)

Ainsi, saint François de Sales aimait dire :

« L'homme est la perfection de l'univers ;

L'esprit est la perfection de l'homme ;

L'amour, celle de l'esprit ;

Et la charité, celle de l'amour.

C'est pourquoi l'amour de Dieu est la fin, la perfection et l'excellence de l'univers. »[1]

C'est l'Esprit Saint qui rend sincère la charité.

Jean-Paul II enseigne :

« La charité est une vertu théologale, c'est-à-dire une vertu qui se réfère directement à Dieu et fait entrer les créatures humaines dans le circuit de l'amour trinitaire. [...]

Le dynamisme de l'amour pour Dieu naît ainsi d'une sorte de connaturalité réalisée par l'Esprit Saint qui nous divinise, selon le langage de la tradition orientale. »[2]

L'homme déchu ne peut plus aimer Dieu surnaturellement. Il ne peut plus ressaisir par lui-même ce mystère de l'amour divin. Il a gardé l'inclination naturelle, mais il a perdu le pouvoir efficace d'aimer librement Dieu par-dessus toutes choses. Il peut l'imaginer, il ne peut le réaliser.

Le Christ et venu pour recréer la nature humaine.

« En ceci consiste l'amour: ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c'est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés. Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. » (1Jean 4, 10-11)

Celui qui aime Dieu de tout son esprit, de toute son âme, de toute sa force, celui-là se redresse et se guérit soi-même, mais il reste un être inachevé.

La Vierge Marie, mère du bel Amour, occupe une place décisive.

Marie est immaculée, elle s'est ouverte et elle a reçu le don de Dieu, en particulier la charité, sincère, ardente, héroïque. Elle est la première sauvée.

La Vierge Marie n'est pas l'origine de la charité, qui est d'origine divine, elle occupe cependant une position centrale et unique en tant qu'elle est la mère du Christ qui révélé l'Amour de Dieu.

Et il n'y a qu'une mère du Christ.

Et Marie n'est pas seulement biologiquement la mère du Christ, elle l'est par toute sa personne et par sa charité (Lumen gentium 53) et par sa charité, elle est aussi la mère des sauvés (Lumen gentium 61).

En réponse, nous aimons Marie non seulement individuellement, mais aussi en essayant de participer à la communauté de l'Eglise pour y vivre la solidarité, le pardon, la charité fraternelle.

En résumé :

Le catéchisme dit : 

« La charité est la vertu théologale par laquelle nous aimons Dieu par-dessus toute chose pour Lui-même, et notre prochain comme nous-mêmes pour l'amour de Dieu.»[3]

« On ne saurait adorer Dieu sans aimer tous les hommes ses créatures.

Le Décalogue unifie la vie théologale et la vie sociale de l'homme. »[4]

Le concile Vatican II dit :

« Par son union au Christ et par sa charité, Marie est spirituellement notre mère. »[5]

Et cela nous le vivons non seulement individuellement mais surtout en Eglise, en communauté, en famille.

 


[1] Saint François de Sales, Traité de l'Amour de Dieu, X, I.

[2] Jean Paul II, Audience générale du 13.10.99

[3] Catéchisme de l'Eglise catholique 1822

[4] Catéchisme de l'Eglise catholique 2069

[5] Cf. Vatican II, Lumen gentium 61

______________________________________________________

Introduction Françoise Breynaert