L'enseignement de Lourdes sur l'Immaculée Conception

L'enseignement de Lourdes sur l'Immaculée Conception

Dans cette figure idéale se profile le mystère de l’Immaculée Conception. En effet, lorsque la Vierge Marie a dit à Bernadette de Lourdes :

« Je suis l’Immaculée Conception »,

elle a dévoilé le secret le plus profond de son existence.

Marie est la correspondance créée de la conception incréée en Dieu qui s’appelle le Saint Esprit. Sans en être l’incarnation proprement dite – ce terme ne convenant qu’au Verbe – elle en est le sanctuaire absolu.

En étant choisie dès le premier instant de sa vie pour la maternité divine, et en collaborant sans défaillance à l’œuvre de grâce, elle a atteint la plénitude parfaite dont Dieu rêvait pour sa création. Et elle est devenue le Cœur Immaculé battant à l’unisson du Cœur Sacré de Jésus.

A travers elle, tous les trésors de la miséricorde s’écoulent comme un immense fleuve sur les enfants de Dieu, non seulement pendant sa vie terrestre, mais aussi depuis le Ciel : jamais per­sonne ne passera autant son Ciel à faire du bien sur la terre !

D’où la profusion de tous les trésors, en elle et autour d’elle, détaillée par la description symbolique de la Jéru­salem céleste au chapitre vingt et un de l’Apocalypse. De ce texte fameux je ne retiendrai ici que deux images. Voici la première :

« La place de la ville est de l’or pur, transpa­rent comme le cristal » (Ap 21, 18).

Au Ciel les saints contemplent ce miracle permanent : Marie rayonnante et transparente à la fois ! Ici-bas, quel artiste lui fera une statue en or mas­sif transparent comme le cristal ? Berna­dette était telle­ment triste devant la statue de la grotte, alors que restait gravée dans sa mémoire la si belle Dame qu’elle désirait tant revoir au Ciel ! Mais le sculpteur n’avait su que pro­duire une œuvre académique, peu inspi­rée par la vision… Dommage ! Et voici la seconde image :

« Elle avait l’éclat d’une pierre très précieuse, comme le jaspe cris­tallin » (Ap 21, 11).

Il s’agit d’une pierre où le vert prédomine sans empêcher la pureté et la transpa­rence. C’est la couleur de la vie toujours neuve, précieuse comme l’enfance et la jeunesse. Marie n’est-elle pas vue au Ciel comme la plus vivante, la plus innocente, la plus jeune, la plus enfantine des créatures ?

Mystère aperçu par Bernanos quand il écrivait : "Le regard de Marie est le seul vrai regard d’enfant qui se soit jamais levé sur notre honte et notre malheur".

Ce regard fascine les saints et les anges.


Jean Marc Bot