"Jésus ayant vu la Mère"... (Jn 19, 25). Il la vit à la manière de quelqu'un qui prend soin, comme on lit en 1 Tm 5, 8: "Si quelqu'un n'a pas soin des siens, spécialement de ceux de sa maison...". Jean Chrysostome affirme en outre: "A ce moment le Seigneur manifeste un grand amour envers la Mère et il la recommande au disciple, dans le but de nous enseigner que nous devons avoir toute l'attention possible, jusqu'au dernier souffle, pour ceux qui nous ont engendré". Et il est écrit en Exode 20, 12: "Honore ton père et ta mère". Ce qu'il a commandé, il l'a aussi pratiqué.
"Il vit aussi là le disciple qu'il aimait"; et donc il pouvait la lui confier familièrement. Jean restait là; il ne s'était pas éloigné; il était donc de ceux à propos desquels il est dit en Lc 22, 28 : "Vous êtes ceux qui sont restés avec moi dans mes tribulations."
"Il dit sa mère : "Femme, voilà ton fils! ". C'est comme s'il disait: Aie confiance en lui comme si c'était ton fils.
"Puis il dit au disciple: Voilà ta Mère!" C'est comme s'il disait : Aie soin d'elle comme si c'était ta mère.
"Et depuis ce moment le disciple la pris chez lui (en latin : in sua).
C'est l'acceptation de la recommandation: c'est-à-dire il prend la Mère dans sa maison pour l'honorer, la garder et la soigner, comme un fils fait envers la mère. Mais Augustin lit l'expression à l'accusatif pluriel: et il se demande: Pourquoi si le disciple ne possède rien ? Il répond: la parole signifie dans ses obligations, ses devoirs et ses biens, et non pas dans ses propriétés, que du reste il n'avait pas.
In Joannem 19, Opere di S. Bonaventura, VII/ 2.