La miséricorde, nous l'étreignons avec plus de tendresse [que les autres vertus de Marie], nous nous en souvenons plus souvent, nous l'appelons avec plus de fréquence.
C'est elle, en effet, qui obtint que le monde entier fût restauré, qui arraché par ses prières le salut de tous les hommes.
Il est bien évident qu'elle était en souci pour le genre humain, celle à qui il fut dit : « Ne crains pas, Marie, tu as trouvé grâce » (Lc 1, 30), celle précisément que tu cherchais.
Qui donc pourra de ta miséricorde, ô bénie, mesurer la longueur et la largeur, la sublimité et la profondeur ?
Sa longueur, jusqu'à la fin du monde, se porte au secours de tous ceux qui l'invoquent [ceux qui invoquent Dieu (Lc 1, 50)] ; sa largeur enveloppe le globe terrestre au point que, de ta miséricorde à toi aussi, la terre est toute remplie. Ainsi encore sa sublimité a provoqué la renaissance de la cité céleste et sa profondeur a obtenu le rachat de ceux qui sont assis dans les ténèbres et l'ombre de la mort. [...]
Désormais c'est à ta bienveillance de manifester au monde cette grâce que tu as trouvé auprès de Dieu en obtenant par tes saintes prières le pardon aux coupables, la santé aux malades, la fermeté aux cœurs lâches, l'apaisement aux affligés, secours et délivrance à ceux qui sont en péril.
Saint Bernard (1091-1153)
In Assumptione B. V. M., sermo 4, n°8-9
dans Ecrits sur la Vierge Marie, Mediaspaul, Paris 1995, p. 145-146