« Jessé engendra le roi David. David engendra Salomon, de la femme d’Urie. » (Mt 1,6)
Bethsabée est la femme d’Urie le Hittite, probablement Hittite elle-même... David commet l'adultère et fait en sorte que Urie meure. Alors Bethsabée entre dans le palais royal et s’assure, grâce aux suggestions du prophète Nathan et en passant outre les droits légitimes des autres descendants directs du roi David, que son fils devienne l’héritier du trône et des promesses messianiques (1).
A cause de l’adultère et du meurtre accomplis par David, la famille de David aura une existence tourmentée, avec la circonstance aggravante que le malheur qui menace sa maison sera connu de tous. Ce malheur n’arrivera pas en secret comme l’adultère et l’élimination du rival. Ses femmes, ses concubines seront aimées par d’autres à la face de tout Israël, à la lumière du soleil (2 Sam 12, 10).
La loi de Moïse concernant d’adultère était explicite:
"Si un homme commet l’adultère avec la femme de son prochain, tous les deux, l’homme et la femme, doivent être punis de mort"
(Cf. Lev 20, 10; Deut 22, 22. Cf. Code d'Hammurabi, § 129)
Ce précepte ne devrait pas échapper au prophète Nathan quand vers la fin de son intervention il dit:
"Dieu pardonne ton péché: tu ne mourras pas; mais le fils que tu as engendré mourra." (2Sam 12, 13.14)
La périphrase "la femme d’Urie" (Mt 1,6) a ses précédents dans les récits de 2 Sam 11-12, et rappelle l’attention aux circonstances.
Devenue la femme de David et avec la protection vigilante de Nathan, elle assure la succession royale en Salomon, le fils sage et cher à Dieu. Son rôle, ainsi que celui de Nathan est déterminant pour que le plan divin de la succession au trône soit respecté.
Une fois qu’elle est devenue officiellement la femme de David et qu’elle occupe la place centrale dans la cour, Bethsabée assume le rôle de reine mère qui dans les cours du proche Orient Ancien et d’Israël avaient une influence difficilement quantifiable dans la gestion politique. (2)
Ces données n’ont pas du échapper à saint Matthieu.
(1)1Chr 17, 11-22; 22, 9-10; 1R 1, 12-13. 17.
(2) Cf. 1R 15, 12; 2R 10, 13; 24, 12.15; Jer 13, 18; 29, 2; 2Chr 15-16.
E. Peretto