Les épouses (1 P 3, 1-7)

Les épouses dans la 1° lettre de Pierre

Les chrétiens, isolés en milieu païen, et calomniés, sont tous invités à fermer la bouche des calomniateurs par une bonne conduite, de sorte que les yeux des païens s'ouvrent et rende gloire à Dieu. Il ne s'agit donc pas d'un défaitisme mais de la transformation de la société par l'intérieur (Cf. 1P 2, 12-15).

C'est dans ce contexte général que saint Pierre s'adresse aussi aux femmes :

1 Pareillement, vous les femmes, soyez soumises à vos maris, afin que, même si quelques-uns refusent de croire à la Parole, ils soient, sans parole, gagnés par la conduite de leurs femmes, 2 en considérant votre vie chaste et pleine de respect [crainte de Dieu].

3 Que votre parure ne soit pas extérieure, faite de cheveux tressés, de cercles d'or et de toilettes bien ajustées, 4 mais à l'intérieur de votre cœur dans l'incorruptibilité d'une âme douce et calme: voilà ce qui est précieux devant Dieu. 5 C'est ainsi qu'autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu se paraient, soumises à leurs maris: 6 telle Sara obéissait à Abraham, en l'appelant son Seigneur. C'est d'elle que vous êtes devenues les enfants, si vous agissez bien, sans terreur et sans aucun trouble.

7 Vous pareillement, les maris, menez la vie commune avec compréhension, comme auprès d'un être plus fragile, la femme; accordez-lui sa part d'honneur, comme cohéritière de la grâce de Vie. Ainsi vos prières ne seront pas entravées.

(1Pierre 3, 1-7)

Pierre invite à la « beauté » de la conduite.

On voit clairement que la soumission, la crainte de Dieu et l'obéissance composent avec une authentique liberté, au cas où cette vie commune voudrait imposer à l'épouse des comportements que sa conscience réprouve. Ces épouses sont « les filles de Sara » (l'épouse libre d'Abraham) « sans terreur et sans aucun trouble » (v.6).

Bien-agir, intégration et liberté, crainte de Dieu et non pas peur des hommes, tout cela basé sur l'espérance : voilà bien la différence chrétienne, qu'un mari non-croyant ne pourra pas ne pas remarquer.

Le verset 7 envisage le cas d'un mariage entre chrétien où la réciprocité est possible, et encouragée.


F. Breynaert.

Cf. Paul BONY, La première épître de Pierre, Cerf, Paris 2004, en particulier les pages 12,105, 106.