J.-H. Newman (1801-1890) réfléchit à partir des pères de l'Eglise :
Aux yeux de Newman, il y avait un principe mariologique profond entre tous, un principe qui servait de base à la maternité divine : Dieu avait prédestiné Marie à coopérer à notre Rédemption comme étant la seconde Eve.
Newman l'appelle « la grande doctrine de l'antiquité »[1].
« La première femme aurait pu déjouer les ruses du tentateur, mais elle ne le fit pas ; de même, si, devant le message de Gabriel, Marie avait manqué de soumission ou de foi, le plan divin aurait échoué. »[2]
C'est pourquoi les Pères appellent Marie une seconde Eve, une Eve meilleure.
A ce titre, il fallait que Marie fut au moins l'égale d'Eve par les dons de la science et de la grâce. « Comment cela, à mois que Marie ne possédât des dons au moins égaux à ceux qu'Eve avait reçus ? »
Il ne s'agissait, pour Newman, que d'une connaissance surnaturelle qui concernait par exemple la Trinité[3].
Selon Newman, il en résulte que Marie possède la sainteté dès le premier instant de son existence. « Marie est la seconde Eve ; de cette doctrine de la primitive Eglise, j'ai déduit, de façon immédiate, la doctrine de l'Immaculée Conception. »[4]
Et Dieu manifesta sa bonté de façon inattendue : « Aussi, dès lors, non seulement le mariage a recouvré sa dignité première, mais il a même reçu un privilège spirituel, en tant que symbole extérieur de l'union céleste entre le Christ et l'Eglise. »[5]
J.-H. Newman réfléchit aussi dans le dialogue entre protestants et catholiques, il introduit donc les notions de prédestination (fréquente chez les protestants) et de mérite (fréquente chez les catholiques) :
« Elle fut, dès le premier instant, revêtue de sainteté, prédestinée à la persévérance, lumineuse et glorieuse aux yeux de Dieu ; jusqu'à son dernier soupir, elle ne cessa jamais de produire des actes méritoires. »[6]
[1] Certain difficulties felt by Anglicans in Catholic Teaching Considered quoted from catholic editions between 1875 and 1910, II, p.31
N.B. Cette coopération est liée à la maternité de Marie, Newman ne la prolonge pas pendant la vie publique de Jésus et le mystère pascal.
[2] An Essay on the Development of Christian Doctrine, quoted from catholic editions between 1878 and 1909, p. 415
[3] Sermon Notes of John Henry Cardinal Newman, 1849-1878. Edition by the Fathers of the Birmingham Oratory, 1913, p. 107
[4] Certain difficulties felt by Anglicans in Catholic Teaching Considered quoted from catholic editions between 1875 and 1910, II, p. 49
[5] Parochial and Plain Sermons II, catholic edition 1869-1910, p.131
[6] Discourses Addressed to Mixed congregations, edition 1849-1909,, p. 354.
Synthèse F. Breynaert
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