Masolino da Panicale, Annonciation (vers 1425)


 

Masolino da Panicale (1383-v. 1447), de son vrai nom Tommaso di Cristoforo Fini, est un peintre italien du Quattrocento, qui a collaboré avec Masaccio à Florence. Il a peint plusieurs fois l’événement de l’Annonciation, notamment celle de l’église de San Niccolò Oltrarno à Florence (v.1425), actuellement conservée à la National Gallery of Art, à Washington.

 

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La carrière de Masolino fut avant tout marquée par sa collaboration avec Masaccio avec qui il exécuta plusieurs séries de fresques. Les plus célèbres sont sans doute celles de la chapelle Brancacci de l'église du Carmine à Florence (1424) et une série de fresques pour l'église San Clemente à Rome et pour la collégiale et le baptistère de l'église de Castiglione d'Olona (Baptême du Christ, 1435).

Malgré l'intérêt qu'il porta aux jeux de lumière et à la perspective, l'œuvre de Masolino s'inscrit encore, par de nombreux aspects, dans la tradition du « gothique international ».

L’Annonciation de Florence (v.1425)

La scène de l’Annonciation a été initialement peinte pour la chapelle Gurdini de l’église de San Niccolò Oltrarno à Florence. Le décor ressemble à un palais. Le peintre n'a pas cherché à représenter la maison de Nazareth et ne cherche pas à être réaliste. Le décor permet simplement un jeu de symboles, et, pour créer des lignes de perspective, Masolino a créé un décor de tuiles décoratives au plafond.

Le jeu de symboles

En passant de l'ange Gabriel à la Vierge Marie, l'œil quitte le récit historique du dialogue de l'Annonciation pour entrer dans les profondeurs de sa signification par deux symboles :

- La colonne est le symbole du Christ, vrai Dieu et vrai homme, qui unit la terre et le ciel. C'est de lui dont parle l'ange Gabriel. C'est lui dont la Vierge Marie va devenir la mère.

- La porte ouverte est aussi un symbole du Christ. La porte est un symbole du Christ, selon ce qui est dit dans l’Évangile de st Jean :

"Jésus est la porte" (Jn 10, 9)

. C’est par lui que nous est ouverte la voie de la divinisation, de l'union à Dieu, de la vie éternelle. La porte ouvre en quelque sorte sur la « chambre des noces » entre l'humanité et Dieu.

La porte ouverte est aussi symbole de l'attitude spirituelle de Marie : une ouverture. Comme le dit le pape Jean-Paul II dans sa lettre encyclique Redemptoris Mater :

« Ce fait fondamental d'être la Mère du Fils de Dieu est, depuis le début, une ouverture totale à la personne du Christ, à toute son œuvre, à toute sa mission.

Les mots "Je suis la servante du Seigneur" témoignent de cette ouverture d'esprit de Marie, qui unit en elle de façon parfaite l'amour propre à la virginité et l'amour caractéristique de la maternité, réunis et pour ainsi dire fusionnés. C'est pourquoi non seulement Marie est devenue la mère du Fils de l'homme, celle qui l'a nourri, mais elle a été aussi "généreusement associée, à un titre absolument unique" (Lumen Gentium 61) au Messie, au Rédempteur.»[1]

Source :

-Daniel Arasse, l'Annonciation italienne, Edition Hazan, Paris 1999, p. 9-38.


 

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Pour en savoir plus

 

-sur Marie et le pluralisme juif, dans l’Encyclopédie mariale

-sur l’Annonciation, dans l’Encyclopédie mariale

www.mariedenazareth.com/index.php

-sur l’Annonciation dans l’art, dans l’Encyclopédie mariale

www.mariedenazareth.com/encyclopedie-mariale/la-vierge-marie-dans-lart/panorama-artistique-de-la-vie-de-jesus-et-de-la-vierge-marie/lannonciation-dans-lart/

 

 

F. Breynaert et l’équipe de MDN.