Santissima Annunziata (Anonyme florentin)

Santissima Annunziata

Description.

La fresque transmet le calme et la confiance, la simplicité, la paix.

Le livre posé sur un coussin, le banc-coffre qui sépare le premier plan du lit virginal, tout cela contribue au remarquable sentiment d'intimité qui se dégage de l'œuvre.

Le mouvement du visage de la Vierge Marie est orienté vers le haut, vers la colombe.

La pose de ses mains n'a pas de précédent connu.

Cette pose exprime l'accueil. "Heureux les pauvres de coeurs ! Le royaume des cieux est à eux" (Mt 5,3).

Cette attitude fait de Marie une reine, la mère de Dieu, en harmonie avec l'évènement de l'Incarnation où Celui qui était riche choisit la pauvreté et vient parmi nous.

Quand le sanctuaire n'était qu'une petite chapelle des servites de Marie. (1)

Le splendide Sanctuaire de la Santissima Annunziata à Florence est lié aux origines de l'ordre des Servites de Marie.

Alors que Florence est occupée par des luttes fratricides, sept marchands décident de se recueillir dans la solitude pour commencer une vie de pénitence et de contemplation, avec une dévotion spéciale envers Notre-Dame des douleurs. Vers 1245, ils se retirent sur le Mont Senario, près de Florence.

Deux d'entre eux, Bonfiglio dei Monaldi e Alessio dei Falconieri, descendent souvent à Florence pour la prédication, et ils construisent une petite chapelle hors des murailles de la ville, comme point de référence et d'appui de leur activité.

Le tableau daterait du 25 mars 1252. (1)

Par la suite, les Servites de Marie confient la décoration de la chapelle à un certain Bartolomeo, (peut-être Bartolomeo de Sienne qui peignait à Florence depuis 1236, homme d'une rare bonté, d'une grande foi et d'une dévotion singulière envers la Vierge).

Ils choisissent comme thème principal de la peinture le mystère de l'Annonciation.

En 1252 le peintre commence son travail. Après un temps raisonnable, la première partie du tableau est faite, il reste le plus difficile, représenter le visage de la Vierge.

Il se recommande avec ferveur à Dieu et à la Vierge.

Mais, dès qu'il prend en main les pinceaux, il est pris par un sommeil soudain.

Quand il se réveille, il voit la peinture achevée et le visage de la Vierge admirablement esquissé par une main invisible.

Plein de stupeur et de confusion, il sort en s'écriant : "Miracle! Miracle!".

Les fidèles accourent, extasiés eux aussi par la beauté paradisiaque de ce visage, ils entonnent un hymne de louange et de remerciement au Seigneur et à la Vierge.

Ce fait miraculeux serait advenu en 1252, et très probablement entre le 24 et 25 mars

(fête liturgique de l'Annonciation).

Pour d'autres auteurs, le tableau daterait de 1350 environ. (2)

Selon Arasse, ce tableau de l'Annonciation a été peint vers le milieu du XIV° dans l'église de la Santissima Annunziata (Florence). Pour cet auteur, « La fresque acquiert rapidement la réputation d'être miraculeuse et, pour confirmer cette gloire, les Servites qui occupent le couvent inventent la légende selon laquelle l'image aurait été réalisée en 1252, lors de la fondation du couvent, par un certain Bartolomeo ».

Un destin exceptionnel. (2)

Dès les années 1360,

la dévotion encourage la réalisation de copies, plus ou moins fidèles. </p>

Les Médicis faisaient de ces copies des cadeaux diplomatiques.

Quelques copies de cette œuvre :

- Giovanni del Biondo, Annonciation, 1385, détrempe sur toile, 185x107 cm. Florence, hôpital des Innocents. (Il a séparé l'

é de Dieu&nbsp..." class="definition_texte">ange et Marie, atténuant la simplicité de l'œuvre originale).

- Crispofano Allori, Annonciation, 1580, huile sur toile, 360-300 cm. Milan, Duomo (en dépôt).

- Agnolo Gaddi, Annonciation, 1392-1395, fresque. Prato, Duomo, chapelle de la Sacra Cintola.


(1) Don Mario Morra SDB, http://www.mariadinazareth.it/www2005/Apparizioni/Firenze%20Annunziata.htm

(2) Daniel Arasse, L'Annonciation italienne, Edition Hazan, Paris 1999, p. 111-112.


F. Breynaert

Le symbolisme de la colombe

Approfondir : L'Annonciation (Ecriture et tradition)