La Vierge est apparue le 29 novembre 1932 au 3 janvier 1933 à 5 jeunes de la petite ville de Beauraing en Belgique.
Après les premières apparitions dans l'entrée de l'école, les sœurs ferment la grille et les voyants se placent sur le trottoir, devant la grille, hors du jardin, face à l'aubépine. Ils sont pressés par la foule. Ils commencent le chapelet.
Puis, tout à coup, ils tombent à genou comme des masses. Un témoin raconte : « Et puis tout à coup jaillit des cinq petites poitrines comme un cri, comme une gerbe d'allégresse, comme une explosion de joie, mais d'une oie dont l'accent indescriptible ne pourrait être rendu : « Je vous salue, Marie, pleine de grâce ». La prière se poursuit, « accélérée, palpitante de joie, d'enthousiasme, de ravissement. » et près de moi de graves « Messieurs, assez peu recueillis jusque-là, laissaient sans honte couler leurs larmes. »[1]
Le 4 et 5 décembre sont marqués par la préoccupation d'obtenir une grâce, la guérison d'un jeune paralytique, Joseph Degoudenne, et de l'oncle aveugle. L'apparition ne promet pas de les guérir, mais elle demande simplement de venir le soir du 8 décembre.
Le 8 décembre, la Vierge est dès 18heures au rendez-vous. Joseph Degoudenne et l'oncle aveugle sont présents, implorant leur guérison. Mais il ne se passe rien. « Les médecins font sur les voyants diverses expériences, comme de leur picoter la tempe avec un canif, de leur pincer fortement les mollets, de leur brûler le gras de la main avec une allumette et enfin de leur lancer la lumière d'une lampe électrique dans les yeux »[2] : les voyants ne semblent n'avoir guère réagi. Tant que dure l'apparition de l'Immaculée, ils sont comme immunisé contre le mal qu'on voudrait leur faire. C'est le seul signe donné, le seul élément à caractère de preuve offert à cette foule. Marie semble donc vouloir faire taire ce qu'il y a trop humain, de trop éphémère.
Par son apparition silencieuse, Marie semble vouloir recentrer l'attention sur le miracle célébré en cette fête liturgique, celui de son Immaculée conception. Un miracle dont la portée dépasse une éphémère guérison puisqu'il nous parle de la seule délivrance qui ait valeur d'éternité, la délivrance du péché originel.
Le 13 et le 14 décembre, la scène accoutumée se reproduit.
[1] Henri Goffinet, dans la Revue générale, janvier 1933. Cité par Omer ENGLEBERT, Les apparitions de Beauraing, Paris 1933, p. 96-97
[2] Omer ENGLEBERT, Les apparitions de Beauraing, Paris 1933, p. 78
Françoise Breynaert
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