Le Secret de la Salette parle de l'Antichrist, et d'une intense lutte entre les serviteurs du bien et les forces des ténèbres.
« A ceci reconnaissez l'esprit de Dieu: tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu dans la chair est de Dieu; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu; c'est là l'esprit de l'Antichrist. » (1Jn 4, 2-3)
« En l'année 1864, Lucifer avec un grand nombre de démons seront détachés de l'enfer : ils aboliront la Foi peu à peu. » (Secret de la Salette par Mélanie 1878, imprimatur 1879).
Une telle phrase suppose que Lucifer ait été auparavant lié, comme l'a dit Jésus au seuil de sa Passion : « C'est maintenant le jugement de ce monde; maintenant le Prince de ce monde va être jeté dehors. » (Jn 12, 31) Nous lisons aussi : « C'est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu est apparu. » (1Jn 3, 8).
Mais le Christ n'empêche pas les hommes de se donner à Satan. Si Lucifer est « détaché de l'enfer » c'est par la volonté des hommes qui l'ont appelé de leurs vœux par leurs pratiques occultes et sataniques (dont il y a une recrudescence à cette époque-là, justement).
« Jésus-Christ, par un acte de sa justice et de sa grande miséricorde pour les justes, commandera à ses anges que tous ses ennemis soient mis à mort. Tout à coup, les persécuteurs de l'Église de Jésus-Christ et tous les hommes adonnés au péché périront, et la terre deviendra comme un désert ». (Secret de la Salette, version de Mélanie de 1878, imprimatur 1879)
Ce passage correspond à l'image du cavalier guerrier, fidèle et vrai :
« Alors je vis le ciel ouvert, et voici un cheval blanc; celui qui le monte s'appelle "Fidèle" et "Vrai", il juge et fait la guerre avec justice. » (Ap 19, 11).
Mais il est très important de noter que c'est le Christ qui combat, il n'appelle nullement les chrétiens à prendre les armes. Benoît XVI a dit : « La violence n'instaure pas le royaume de Dieu, le royaume de l'humanité. C'est, au contraire, l'instrument préféré de l'Antéchrist - même avec une motivation religieuse idéaliste. »[1]
Dans le secret de la Salette, il est aussi question de la bête et du faux prophète :
« Voici le roi des rois des ténèbres. Voici la bête avec ses sujets, se disant le sauveur du monde. Il s'élèvera avec orgueil dans les airs pour aller jusqu'au ciel ; il sera étouffé par le souffle de saint Michel Archange. Il tombera et la terre qui, depuis trois jours, sera en de continuelles évolutions, ouvrira son sein plein de feu ; il sera plongé pour jamais avec tous les siens dans les gouffres éternels de l'enfer.
Alors l'eau et le feu purifieront la terre et consumeront toutes les œuvres de l'orgueil des hommes et tout sera renouvelé : Dieu sera servi et glorifié. »
(Secret de la Salette, version de Mélanie de 1878, imprimatur 1879)
Le Secret correspond au passage du livre de l'Apocalypse :
« La Bête fut capturée, avec le faux prophète -- celui qui accomplit au service de la Bête des prodiges par lesquels il fourvoyait les gens ayant reçu la marque de la Bête et les adorateurs de son image, -- on les jeta tous deux, vivants, dans l'étang de feu, de soufre embrasé. 21 Tout le reste fut exterminé par l'épée du Cavalier, qui sort de sa bouche, et tous les oiseaux se repurent de leurs chairs. » (Ap 19, 20-21).
[1] J. Ratzinger, Benoît XVI, Jésus de Nazareth. De l'entrée à Jérusalem à la Résurrection. Parole et Silence, Paris 2011, p 28
Synthèse Françoise Breynaert