Le 7 septembre 1921, à Dublin.
Le 7 septembre 1921, quelques personnes se réunissent à Myra House à Dublin. Une statue de Notre Dame leur tend les bras et semble attendre leurs services. On s'agenouille et, après une invocation à l'Esprit Saint, le chapelet est récité. Le groupe compte un prêtre, un homme et une quinzaine de femmes de condition modestes, venues là après une rude journée de travail. Un jour, l'homme qui était là, Franck Duff, parle de la découverte qu'il vient de faire du Traité de la vraie dévotion de saint Louis-Marie de Montfort.
De nouveaux apôtres, deux par deux.
Franck Duff commente : « si l'on aime Marie, on partage ses âmes et on va vers elles ».
Alors il fut convenu que l'on irait, deux à deux, visiter l'hôpital de Dublin pour aider spirituellement les malades.
« Après cela, le Seigneur désigna 72 autres et les envoya deux par deux en avant de lui dans toute ville et tout endroit où lui-même devait aller. » (Luc 10, 1)
En comptant sur les petits et les pauvres.
Franck Duff comprend qu'il faut que chaque catholique deviennent un catholique normal, c'est-à-dire un apôtre. Et il comprend qu'il faut compter sur les petits et les humbles. Ils sont, dit-il, plein de ressources, et fidèles ; ils savent travailler dur et persévérer ; ils ne parlent pas en l'air et agissent avec efficacité, mais il faut les organiser.
La légion de Marie est née.
Le manuel de la légion de Marie, anonyme, a été rédigé par Franck Duff, et il prolonge le Traité de la vraie Dévotion de saint Louis-Marie de Montfort. L'expérience de la légion de Marie confirme les paroles de saint Louis-Marie de Montfort.
La légion de Marie est très bien structurée. Franck Duff pensait que trop d'œuvres apostoliques échouent parce que l'esprit ne s'est pas incarné dans la lettre, et parce que la bonne volonté est restée informe.
Le groupement de base est un « praesidium » et comporte 4 à 20 membres d'hommes, de femmes ou d'enfants. Il y a un président, un vice-président un secrétaire et un trésorier. Une réunion chaque semaine d'une heure comporte la prière, le compte rendu du travail de la semaine, l'allocution du directeur spirituel et la distribution du travail pour la semaine suivante.
La réunion commence par l'invocation de l'Esprit Saint et s'achève par l'oraison de Marie médiatrice et le Magnificat.
Une relation non pas à des foules, mais une relation à chacun.
Une foule n'est jamais une foule, c'est un ensemble d'âmes. En considérant que chaque jour, dans une foule, quelques-uns meurent, Franck Duff ressent l'urgence de la mission : « ils quittent le monde et passent dans l'éternité. Nous espérons que ce soit une éternité bienheureuse. Mais elle ne possède pas grand chose de la plénitude qu'elle devrait avoir, parce que, dans leur immense majorité, ils n'arrivent pas à la vie comme saints. »
Tout l'effort de la Légion tient à approcher, de façon familière, intime, maternelle, en union avec Marie, toutes les personnes qui composent cette foule.
Ce qui est fondamental pour elle, c'est le contact direct, dans un climat de sympathie et d'amitié.
« Je suis le bon pasteur; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent » (Jean 10, 14)
En visant ce contact personnel, il est tout naturel qu'une des activités essentielle de la légion soit la visite au foyer. Venir au foyer, c'est vraiment porter le message du Christ au contact d'une liberté. Ce foyer est libre et sacré appelle un respect infini, fait d'effacement personnel et de la foi en l'action agissante et bouleversante de Dieu.
Une spiritualité orientée vers l'Esprit Saint.
La légion de Marie prolonge les Actes des apôtres.
Et c'est l'Esprit Saint qui anime la parole des apôtres.
L'emblème de la légion de Marie représente la colombe de l'Esprit Saint et l'image de Marie en médaillon. Cette emblème illustre le Credo :
« Et incarnatus est de Spiritu Sancto et Maria Virgine » (Il s'est incarné de l'Esprit Saint et de la Vierge Marie).
N.B. Mgr Suenens est devenu évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles en 1945.
Il a tenu un rôle majeur lors du concile Vatican II (1962-1965) dont il fut un des quatre modérateurs.
Il a été primat de Belgique de 1961 à 1979.