En 589, le III° concile de Tolède ajoute au texte du Credo de Nicée la mention que le Père procède du Père « et du Fils » (ex Patre « filioque » procedit). Il s'agit alors de lutter contre l'hérésie arienne, qui tente de minimiser la place du Fils qu sein de la Trinité.
Cette mention peu à peu se répand dans l'ensemble des territoires des Francs. Au IX° siècle, dans le contexte de rivalité entre le nouvel empire carolingien et Byzance, les théologiens francs en font une pierre d'angle de leur théologie, même si Rome répugne à adopter cette formulation, sévèrement condamnée en 867 par Photius de Constantinople.
Ce n'est qu'en 1014, sous la pression de l'empereur romain-germanique Henri II que le pape Benoît VIII intègre officiellement le Filioque au Credo. La querelle du Filioque s'envenimera au point de constituer une des causes de l'excommunication mutuelle du pape Léon IX et du patriarche Michel Cérulaire de Constantinople en 1054.
Nicola Senèze, La Croix, 17-18 janvier 2009, p. 12.