Les lectures, Gn 3, 9-15.20 ; Eph 1,3-6.11-12 ; Lc 1, 26-38, ont une beauté extraordinaire.
L’encyclique de Jean Paul II, la Redemptoris Mater, peut être lue comme un commentaire de ces trois lectures pour la fête de l’Immaculée Conception.
Le symbole de la lumière joue un grand rôle, surtout pour la liturgie des vigiles.
La Vierge Marie est revêtue d'un manteau de lumière et sa pureté est celle-là même de la Sagesse biblique, c'est-à-dire la transparence à la divinité (« Elle traverse et pénètre tout par sa pureté... elle un reflet de la lumière éternelle... » Sg 7, 24-26).
C'est d'elle qu'est né le soleil de justice.
Antienne d'entrée :
Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a enveloppée du manteau de l’innocence, et m’a fait revêtir les vêtements du salut, comme une épouse parée de ses bijoux.
(Is 61,10)
Explication :
C’est une prière inspirée d’Isa?e (Is 61,10). Ce prophète ne pensait pas à l’événement de la conception immaculée célébrée actuellement. Dans le livre du prophète, c’est la ville de Jérusalem qui parle, libérée de l’esclavage par Dieu.
Cependant, la Conception immaculée possède le sens plénier de ce qui arriva à la Jérusalem d’Isa?e. Le texte est applicable à la Vierge Marie, d’abord parce qu’il y en a une réminiscence assez claire dans le Magnificat ; ensuite, parce qu’on peut dire que Marie est enveloppée de sainteté.
Les thèmes de la prière sont :
Le thème des noces : même s’il est difficile dans la pastorale d’utiliser le titre « épouse du Christ », il convient très bien.
La beauté et la royauté : un bijou est le cadeau de l’époux à l’épouse, et ce cadeau, c’est la conception immaculée.
Collecte:
Seigneur, tu as préparé à ton Fils une demeure digne de lui par la conception immaculée de la Vierge ; puisque tu l’as préservée de tout péché par une grâce venant déjà de la mort de ton Fils, accorde-nous, à l’intercession de cette Mère très pure, de parvenir jusqu’à toi, purifiés, nous aussi, de tout mal. Par Jésus-Christ.
(Cf. C’est la reprise de la collecte de L.Nogarole en 1477)
Explication :
La liturgie célèbre une grâce reçue, « les grandes choses que Dieu a faites » comme le chante le Magnificat, grâce reçue en vue de l'Incarnation comme le soulignent les mots ayant le préfixe « Pre- » : Dieu « prépare une digne demeure pour le Fils » (collecte) Marie est « préservée » (prière après la communion).
La lecture de la prophétie de la victoire sur le diable (Gn 3,15) annonce la victoire du salut après la chute, de la sainteté sur du péché, mais la lutte entre le mal et le bien demeure. Avec le Christ est introduite dans le monde une puissante force de salut, capable de battre définitivement le mal. Cette force de salut se révèle en Marie, sa mère immaculée.
La lecture de l'hymne aux Ephésiens (Eph 1) ne parle pas directement de la Vierge Marie et ouvre la fête à une dimension ecclésiale : avant que le monde fut, nous avons tous été « élus pour être saints et immaculés dans le Christ ».
La bénédiction de Dieu sur Marie rejaillit sur toutes les créatures.
Joie de Marie, joie de l'Eglise, joie de toute la création.
Acclamation de l’Évangile:
Réjouis-toi Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi: tu es bénie entre toutes les femmes.
L'Evangile : l'Annonciation (Lc 1, 26-38) : l'Immaculée conception est un événement de grâce en vue de l'Incarnation.
Prière sur les offrandes :
Accueille, Seigneur, le sacrifice du salut que nous t’offrons en ce jour où nous célébrons la conception immaculée de Marie ; puisque nous reconnaissons que la prévenance de ta grâce l’a préservée de tout péché, accorde-nous, par son intercession, d’être libéré de toute faute.
Préface eucharistique :
Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de grâce ; toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant.
Car tu as préservé la Vierge Marie de toutes les séquelles du premier péché, et tu l’as comblée de grâce pour préparer à ton Fils une mère vraiment digne de lui;
En elle, tu préfigurais l’Église, la fiancée sans ride, sans tache, resplendissante de beauté.
Cette Vierge pure devait nous donner le Sauveur, l’Agneau immaculé qui enlève nos fautes.
Choisie entre toutes les femmes, elle intervient en faveur de ton peuple et demeure pour lui l’ idéal de la sainteté.
C’est pourquoi, avec tous les anges du ciel, pleins de joie, nous (disons) chantons :
Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur, Dieu de l’univers !
Explication :
La préface est une contemplation et un remerciement pour l’œuvre de Dieu.
Elle s'inspire de la façon dont le concile Vatican II parle de l'Immaculée dans le mystère du Christ et de l'Eglise.
Concernant l’Eglise : En Marie commence l’Église.
Concernant le salut : La Vierge donnera le Fils qui enlèvera les péchés.
Un idéal, un exemple pour tous : "elle intervient en faveur de ton peuple et demeure pour lui l’ idéal de la sainteté".
Mais, malheureusement, l’Esprit Saint, si présent dans l'Evangile du jour, n’est pas nommé dans la préface.
Antienne de la communion :
Nous célébrons les merveilles que le Seigneur a faites pour la Vierge Marie : par elle nous est venu le Soleil de justice, le Christ notre Dieu.
Prière après la communion :
Que cette communion, Seigneur notre Dieu, guérisse en nous les blessures de la faute originelle dont tu as préservé la Vierge Marie, grâce au privilège de sa conception immaculée.
Textes liturgiques : Pape Paul VI, Missel Romain, Desclée Mame, 1969.
Commentaires : Françoise BREYNAERT.