Après le temps du Carême, l'Église célèbre la résurrection du Christ, au cours de la Vigile pascale le soir du Samedi Saint et le dimanche de Pâques. Pâques est la plus grande fête chrétienne, et l'Église entre dès lors dans le temps pascal, qui dure 50 jours. Pendant ce temps pascal, l’Église associe la Mère du ressuscité dans la liturgie.
***
La Résurrection de Jésus, donnée première de la foi chrétienne
Comme l’a écrit le saint pape Jean-Paul II dans sa Lettre apostolique Dies Domini (31 mai 1998) :
« La résurrection de Jésus est la donnée première sur laquelle repose la foi chrétienne (cf. 1 Co 15,14): c'est une réalité stupéfiante, perçue en plénitude dans la lumière de la foi, mais attestée historiquement par ceux qui eurent le privilège de voir le Seigneur ressuscité; c'est un événement merveilleux qui ne se détache pas seulement d'une manière absolument unique dans l'histoire des hommes, mais qui se place au centre du mystère du temps. Comme le rappelle en effet le rite de la préparation du cierge pascal, dans la liturgie expressive de la nuit de Pâques, c'est au Christ qu'« appartiennent le temps et les siècles ». C'est pourquoi, faisant mémoire du jour de la résurrection du Christ, non seulement une fois par an, mais tous les dimanches, l'Église entend montrer à chaque génération ce qui constitue l'axe porteur de l'histoire, auquel se rattachent le mystère des origines et celui de la destinée finale du monde. »[1]
Ainsi, le « jour du Seigneur » est-il le « seigneur des jours».
La Nouvelle Alliance
Dom Robert Le Gall, dans son Dictionnaire de Liturgie[2] , explique que
« Par tout le mystère pascal — Passion, Mort et Résurrection indissolublement —, le Christ, Agneau véritable (Jn 1, 29.36 ; 18, 28 ; Lc 22, 7-16) et vrai Pain de vie (Jn 6, 35), réconcilie les hommes pécheurs avec son Père et scelle la nouvelle Alliance. La Pâque instituée par Jésus assume donc et accomplit, à la fois la célébration du renouveau printanier — sorte de résurrection de la nature végétale et animale, sacralisée dans la plupart des religions — et la célébration du mémorial de la libération historique que Yahvé a réalisée en faveur de son Peuple. »
La Solennité de Pâques
La fête de Pâques, dit encore Dom Robert Le Gall, est la « Solennité des Solennités de la Résurrection du Seigneur, cœur de toute l’année liturgique ».
Dans la liturgie, un jour de fête commence à l’heure des premières vêpres, c’est-à-dire la veille, à la tombée de la nuit. C’est la raison pour laquelle l’entrée dans la joie de la Résurrection du Christ est célébrée dès le soir du Samedi Saint, lors de la vigile pascale, la veille du dimanche de Pâques, qui proclame le jour du Seigneur. Elle se poursuit tout le dimanche, et les cinquante jours du temps pascal forment le déploiement du « jour qu’a fait le Seigneur » (Ps 117, 23). »
La Résurrection du Christ dans la liturgie
Au cours de la vigile pascale du Samedi Saint, il nous est donné de vivre, à la suite du Christ, le passage des ténèbres à la lumière, à travers des signes forts, comme la bénédiction du cierge pascal, par exemple, et l’office, au cours duquel
sont proposées sept lectures. Ces lectures permettent de revivre les étapes de l’Alliance entre Dieu et son peuple, qui culmine avec le salut en Jésus Christ : le récit de la Création (Genèse), celui du sacrifice d’Abraham (Gn 22), celui du passage de la Mer rouge (Ex 14), en sont quelques exemples, et permettent de vivre la célébration du passage des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie, passage dans lequel le Christ nous a précédés et par lequel ils nous attire à lui.
La Vierge Marie associée à la Résurrection du Christ dans la liturgie
Le pape Jean-Paul II a évoqué, à partir des Écritures, la vraisemblance de la rencontre du Christ ressuscité avec sa mère au matin de Pâques.
La liturgie associe également la Vierge Marie à la gloire du Ressuscité : pendant la messe de la Veillée pascale jusqu’au 2e dimanche de Pâques inclus, la Vierge Marie est associée à la Résurrection de son fils, par ces paroles de la prière eucharistique pascale:
« Dans la communion de toute l’Église,
Nous célébrons (la nuit très ) le jour très saint où ressuscita selon la chair notre Seigneur Jésus Christ ;
Et nous voulons nommer en premier lieu la bienheureuse Marie toujours Vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur, Jésus Christ ;
la bienheureuse Marie toujours Vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur, Jésus-Christ . »
En outre, pendant le temps pascal, on chante le Regina Cæli, antienne mariale qui termine l’office, qui permet de louer la Vierge Marie comme reine auprès de son Fils.
[1] Jean-Paul II, Lettre apostolique Dies Domini, 31 mai 1998.
[2] Dom Robert Le Gall, Dictionnaire de Liturgie.
***
Pour en savoir plus
-sur le sens de la Résurrection du Christ (CEC), dans l’Encyclopédie mariale
-sur Pâques et la mère du ressuscité, dans l’Encyclopédie mariale
-sur l’antienne mariale Regina Cæli, dans l’Encyclopédie mariale
-sur la lettre apostolique Dies Domini, en ligne
