L’église Santa Maria San Celso (ou santa Maria dei miracoli) de Milan conserve les reliques de saint Celse, martyr du 1er siècle. Selon la tradition, les restes de saint Celse ont été découverts par l'évêque st Ambroise de Milan, au IVès. Elle a été le lieu d’une apparition mariale, au XVès.
Saint Celse († vers 561 ou en 64), jeune martyr chrétien exécuté sous le règne de Néron[1], était, selon une tradition remontant à saint Ambroise de Milan, l’enfant d’un notable de Cemenelum, cité gallo-romaine de la province des Alpes maritimes, aujourd'hui Cimiez, quartier résidentiel de la ville de Nice. Lorsque st Nazaire y passa pour évangéliser la région, la mère de Celse, convertie au christianisme, lui confia son jeune fils, pour qu'il devienne disciple de Jésus. Dès lors, Celse et Nazaire ne devaient plus se séparer.
En 395, saint Ambroise, évêque de Milan, reçut un jour la révélation[2], dans un songe, du lieu où les deux saints avaient été inhumés : c'était dans un jardin hors de la ville. Les corps furent exhumés, parfaitement conservés.
Le corps de saint Nazaire fut mis dans la basilique dédiée aux saints apôtres.
Quant au corps de saint Celse, Ambroise ordonna de ne pas le déplacer. Il fit construire un sacellum, une "cellule de mémoire", et fit placer sous l'autel la tombe du martyr (le sarcophage du IVe siècle est encore conservé dans le sanctuaire)[3].
Il fit ensuite peindre dans une niche une tendre image de la Vierge avec l'Enfant, protégée par une grille. Littéralement, la Vierge est auprès de saint Celse (en italien : presso san Celso).
L'image de la Vierge qu'avait fait peindre Ambroise resta toujours au même endroit. Et si le temps en estompait les couleurs et les contours, il y avait toujours une main pour raviver les unes et reformer les autres.
Autour de l'année 996, l'archevêque de Milan, Landolfo da Carcano, décida de construire un édifice plus vaste pour accueillir les pèlerins toujours plus nombreux.
En 1430, Filippo Maria Visconti, duc de Milan, fit encore construire un édifice plus vaste. La nouvelle église pouvait contenir trois cents personnes.
Et ils étaient, en effet, trois cents à y être entassés le 30 décembre 1485, lorsque se produisit un événement qui allait marquer l'histoire de ce lieu.
C'était un vendredi, vers onze heures. Soudain, la Vierge commença à se montrer comme une personne vivante, elle écarta les bras et enfin joignit ses mains. L'Enfant Jésus sembla faire lui aussi le geste de bénir les fidèles.
Ce fut une explosion d'enthousiasme, invocations de malheureux et de malades, grâces et guérisons: la ville entière en était bouleversée.
De véritables procès verbaux "enregistrés" un par un avec une précision méticuleuse, des témoignages de fidèles de toute condition et de toute provenance, toutes personnes présentes au "miracle".
Aujourd’hui, l’église de Santa Maria presso San Celso , construite au XVès, dans le style de la renaissance, est une belle église, large et sobre comme les plus belles églises lombardes.
Sous le maître autel, dans une urne de verre, vêtu d'ornements dorés, se trouve le corps de Celse, le jeune garçon martyr. Et pour voir l'image tendre de la Vierge de Marie, il faut se mettre à genoux, et alors, quelle joie de rencontrer son regard !
Source :
-www.chiesadimilano.it.
[1][1] Fêté le 28 juillet avec st Nazaire.
[2] D'après Paulin de Nole qui le raconte dans sa Vita Ambrosii.
[3] D’autres reliques de saint Celse se trouvent également dans l'église Saint-Louis de Chaumot (Yonne).
–sur St Ambroise de Milan, Docteur de l'Église (339-397), dans l’Encyclopédie mariale
-sur Marie, Reine des martyrs, dans l’Encyclopédie mariale
- sur les sanctuaires marials d’Italie, dans l’Encyclopédie mariale