[L'acte de foi, avec Abraham]
Dès que Dieu l'appelle, Abraham part "comme le lui avait dit le Seigneur" (Gn 12,4): son coeur est tout "soumis à la Parole", il obéit.
L'écoute du coeur qui se décide selon Dieu est essentielle à la prière, les paroles lui sont relatives.
Mais la prière d'Abraham s'exprime d'abord par des actes: homme de silence, il construit, à chaque étape, un autel au Seigneur.
Plus tard seulement apparaît sa première prière en paroles: une plainte voilée qui rappelle à Dieu ses promesses qui ne semblent pas se réaliser (cf. Gn 15,2-3). Dès le début apparaît ainsi l'un des aspects du drame de la prière: l'épreuve de la foi en la fidélité de Dieu.
Catéchisme de l'Eglise catholique, § 2570
[L'acte de foi, avec les prophètes]
Le Temple devait être pour le peuple de Dieu le lieu de son éducation à la prière: les pèlerinages, les fêtes, les sacrifices, l'offrande du soir, l'encens, les pains de "proposition", tous ces signes de la Sainteté et de la Gloire du Dieu très-Haut et tout Proche, étaient des appels et des chemins de la prière.
Mais le ritualisme entraînait souvent le peuple vers un culte trop extérieur. Il y fallait l'éducation de la foi, la conversion du cœur. Ce fut la mission des prophètes, avant et après l'Exil.
Elie est le père des prophètes, "de la race de ceux qui cherchent Dieu, qui poursuivent sa Face" (Ps 24,6).
Son nom, "Le Seigneur est mon Dieu", annonce le cri du peuple en réponse à sa prière sur le mont Carmel (cf. 1R 18,39).
S. Jacques renvoie à lui pour nous inciter à la prière: "La supplication ardente du juste a beaucoup de puissance" (Jc 5,16b-18).
Après avoir appris la miséricorde dans sa retraite au torrent de Kérit, il apprend à la veuve de Sarepta la foi en la parole de Dieu, foi qu'il confirme par sa prière instante: Dieu fait revenir à la vie l'enfant de la veuve (cf. 1R 17,7-24).
Catéchisme de l'Eglise catholique, § 2581-2583
[L'acte de foi, avec Jésus]
De même que Jésus prie le Père et rend grâces avant de recevoir ses dons, il nous apprend cette audace filiale:
"tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l'avez déjà reçu"
(Mc 11,24)
Telle est la force de la prière, "tout est possible à celui qui croit" (Mc 9,23), d'une foi "qui n'hésite pas" (Mt 21,22).
Autant Jésus est attristé par le "manque de foi" de ses proches (Mc 6,6) et le "peu de foi" de ses disciples (Mt 8,26), autant il est saisi d'admiration devant la "grande foi" du centurion romain (Mt 8,10) et de la cananéenne (Mt 15,28).
La prière de foi ne consiste pas seulement à dire "Seigneur, Seigneur", mais à accorder le cœur à faire la volonté du Père (Mt 7,21).
Ce souci de coopérer au Dessein divin, Jésus appelle ses disciples à le porter dans la prière (cf. Mt 9,38 Lc 10,2 Jn 4,34).
Catéchisme de l'Eglise catholique, § 2610-2611