« A maintes reprises nous commettons des écarts, tous sans exception. » (Jacques 3,2)
Le péché nous rend superficiel, nous fait porter des masques, et il nous abîme.
Le péché suppose une révélation.
On se sait pécheur par le regard d'un autre. Tant qu'on se regarde dans le miroir, on se trouve beau. David a péché, mais c'est Nathan qui le lui révèle (2 Sam 11-12).
Mais il ne faut pas confondre le péché avec les culpabilités psychologiques que l'on ressent par exemple quand on a une difformité, quand on a perdu son travail, quand on est pauvre, etc. Alors qu'on est tout à fait innocent de ces situations.
La culpabilité nous fait nous regarder nous-mêmes.
La conscience du péché nous fait regarder Dieu, et en regardant Dieu, il y a toujours un avenir, une espérance.
Le péché ne se comprend qu'en relation avec l'Alliance, c'est pourquoi il est bon de faire un examen de conscience avec le décalogue (Exode 20), avec la liste des péchés capitaux, ou encore avec la lecture de Eph 4, 17-31.
Le décalogue :
Je suis YHWH, ton Dieu, qui t'a fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude.
Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi. [...]
Tu ne prononceras pas le nom de YHWH ton Dieu à faux [...]
Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour est un sabbat pour YHWH ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage [...]
Honore ton père et ta mère, [...]
Tu ne tueras pas.
Tu ne commettras pas d'adultère.
Tu ne voleras pas.
Tu ne porteras pas de témoignage mensonger contre ton prochain.
Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain [...] rien de ce qui est à ton prochain. (Ex 20,1-17)
Le contraire du péché, c'est la foi en l'amour de Dieu.
On se reconnaît pécheur en se sachant aimé de Dieu, en prenant conscience de notre belle vocation, infiniment belle vocation.
Dieu nous aime. La parabole de Luc 15 montre Dieu comme un homme âgé qui court vers son fils qui revient (c'est très étonnant, en Orient un homme âgé ne court pas).
Dieu pardonne parce qu'il a un grand dessein, une grande vocation pour chacun de nous, si le péché s'y oppose, Dieu ne se rend pas, il ne veut pas que le mal arrête ce projet de vie :
Et toi, fils d'homme, dis à la maison d'Israël: Vous répétez ces paroles: "Nos crimes et nos péchés pèsent sur nous; c'est à cause d'eux que nous dépérissons. Comment pourrions-nous vivre?" Dis-leur: "Par ma vie, oracle du Seigneur YHWH, je ne prends pas plaisir à la mort du méchant, mais à la conversion du méchant qui change de conduite pour avoir la vie. Convertissez-vous, revenez de votre voie mauvaise. Pourquoi mourir, maison d'Israël?"
(Ezéchiel 33, 10-11)
« C'est pourquoi je vais la séduire, je la conduirai au désert et je parlerai à son coeur. Là, je lui rendrai ses vignobles, et je ferai du val d'Akor une porte d'espérance. Là, elle répondra comme aux jours de sa jeunesse, comme au jour où elle montait du pays d'Egypte. [...] Je te fiancerai à moi pour toujours; je te fiancerai dans la justice et dans le droit, dans la tendresse et la miséricorde; je te fiancerai à moi dans la fidélité, et tu connaîtras YHWH. »
(Osée 2, 16-22)
N'oublions pas que Dieu a semé le bon grain dans notre cœur.
« Alors YHWH Dieu modela l'homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l'homme devint un être vivant. » (Genèse 2, 7)
Nous avons été créés par le souffle divin. Dieu a semé le bon grain en nous :
« Maître, n'est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ? » (Mt 13, 27)
Dieu ne nous a jamais maudit, il a seulement maudit le serpent (Gn 3, 14) et le sol (Gn 3, 17).
Dieu espère en moi. Dieu nous a béni (Gn 1, 22). Contemplons donc la patience de Dieu (Mt 13, 30) : il nous prend là où nous sommes arrivés.
Jésus a tant de tendresse pour les pécheurs, nous lui avons tant coûté, il est toujours disposé à nous pardonner...
L'amour de Dieu a quatre effets :
- Nous devenons amis de Jésus
- Nous devenons missionnaires : le secret des missionnaires c'est qu'ils nous aimaient pour que nous connaissions l'amour de Dieu.
- Cet amour nous établit dans la confiance.
- Cet amour me guérit de tout péché.
Mgr Jean Ntagwarara, évêque de Bubanza (Burundi),
ancien père au Foyer de Bujumbura (prédication au Foyer de charité de Courset)
(présentation écrite F. Breynaert ).