Le "pardon" que le prochain nous donne n'est pas équivalent au "Pardon" que nous donne Dieu. Parfois le prochain ne nous excuse pas mais Dieu nous pardonne ; inversement, parfois le prochain, ou la loi civile, nous excuse, mais Dieu ne nous pardonne pas.
Ceci dit, le "pardon" de notre prochain, surtout entre chrétiens, a en général quelque chose à voir avec le Pardon de Dieu. Recevoir le "pardon" de nos proches permet en général de vivre mieux, et de s'ouvrir à l'Esprit Saint...
Or, nous ne savons pas toujours comment nous faire pardonner par notre prochain. Et il y a parfois des blocages, des haines qui grandissent, des gens qui ne nous parlent plus, qui ont peur de nous, etc...
Pour nous faire pardonner par notre prochain, nous pouvons nous inspirer des étapes du sacrement de réconciliation (Cf. CEC 1451-1452).
1- Nous n'avons parfois même pas conscience d'être une cause de scandale parce que nous ne faisons plus notre examen de conscience. Violence, abus de pouvoir, impureté, mensonge, impayés, vexations, manque de soin vis-à-vis des proches, désordres multiples « sans s'en rendre compte »... Il faut donc connaître la Bible, le décalogue, les . (Lire le commentaire du décalogue dans le youcat !)
2- Avouer, sortir du déni, sortir de la confusion. Dans le sacrement de réconciliation, il y a l'aveu. Au quotidien, souvent, nous avons du mal à avouer notre faute devant notre prochain, nous préférons oublier, ne pas analyser les faits, confondre les responsabilités, dire « on », etc. Et si notre prochain nous fait le reproche d'une faute manifeste, souvent nous sommes encore capables de dire « ce n'est pas vrai » ! Et cela bloque le pardon, parfois pour longtemps. C'est déjà mieux quand nous disons : « je ne me suis pas rendu compte », ou « je n'ai pas voulu »... Enfin bref, l'aveu, qui peut prendre plusieurs formes « oui... », « je ne me souvenais plus, tu t'en souviens, ça t'a fait mal ! » etc...
3- Manifester son repentir. Dans le sacrement de réconciliation, il y a le repentir et la résolution de ne plus recommencer. Si nous voulons la réconciliation avec notre prochain, il faut manifester son repentir (si possible sans faire attendre l'autre indéfiniment). Il faut être spontané. Mais il ne faut pas faire un cinéma ni prendre des attitudes théâtrales (théâtrales, mais stériles et éphémères...) Ayons une attitude vraie. Ayons des mots vrais : « je regrette », « je ne recommencerai plus » ou au contraire, « j'ai été lâche, je serai plus courageux(se) ».
4- Réparer. Dans le sacrement de réconciliation, il y a la réparation (ou pénitence). Avec le prochain, quand le mal est fait et que l'on ne peut plus revenir en arrière, on peut poser un geste, offrir un cadeau. En général, on peut rendre ce que l'on a volé, honorer là où l'on a humilié, bénir là où l'on a maudit, reconstruire là où l'on a détruit... Dans les situations très « pourries », on peut toujours s'éloigner et éviter à l'avenir les occasions de violence et les occasions de péché : permettre au moins au temps de réparer en évitant de recommencer !
5- Prier. Dans le sacrement de réconciliation, il y a la prière, on demande la grâce de Dieu. Pour obtenir que le prochain nous pardonne, il faut aussi prier Dieu, pour soi et pour le prochain... Le pardon est un don de Dieu.
Il y a un certain type de fautes (propre à chacun) où, hélas, nous recommençons régulièrement... - alors se souvenir de Jésus portant sa croix, il tombe plusieurs fois et plusieurs fois il se relève, tout en essayant sérieusement de fuir les occasions...
Lorsque nous avons avoué notre responsabilité, attendri notre cœur par le repentir, lorsque nous avons essayé de réparer ou essayé de ne plus recommencer, alors, avec la grâce de Dieu, nous pouvons espérer nous faire pardonner non seulement par Dieu, mais aussi par notre prochain...
A la gloire de Dieu, dans le temps et l'éternité !
Source : CEC 1451-1452 (qui concernent le sacrement de réconciliation)
F. Breynaert