Toute la première partie de cet épisode 6 (0'00 à 6'00) concerne principalement la critique de l'application de la prophétie d'Isaïe (Is 7,14) à Vierge Marie au motif que le mot "Alma" ne se traduirait pas pas "Vierge" mais par "Jeune fille".
Or il est facile de trancher cette question puisque la traduction de la Torah en araméen (qui était la langue parlée par tous au temps de Jésus - personne ne parlait l'hébreu) utilise le terme "btoulthâ" qui signifie "vierge" et qui est explicite en Gn 34,31 ou dans les targumin Néophiti en araméen pour repérer précisément le viol condamnable de jeunes filles fiancées violées.
De même toutes les traductions en grec de l'Ancien Testament qui étaient disponibles au temps du Christ traduisent "Alma" par "Parthénos", qui signifie "Vierge" sans aucune ambiguïté.
La réalité, c'est donc que cette interprétation était commune au temps du Christ et que son application au miracle de la naissance virginale du Christ dans le sein de Marie convenait si parfaitement que les juifs rabbiniques ont dû faire évoluer l'interprétation traditionnelle pour en brouiller le message.
Alors que les juifs de l'époque utilisaient couramment la traduction araméenne et la Septante (traduite par des juifs, pour des juifs, de l'hébreu au grec de la koiné) les juifs d'aujourd'hui sont obligés de dire qu'ils n'accordent plus aucune valeur à ces traductions qui contredisent l'interprétation restrictive qu'il font du mot "Alma".
Bref, une position intenable et pour le constater, il suffit par exemple de poser 2 questions :
Mais les juifs rabbiniques sont obligés de contester ces choses simples, basiques et évidentes pour tenir les nouvelles positions restrictives qu'ils s'obligent à avoir afin de refuser la prophétie d'Isaïe sur la Vierge.
Pour ceux qui veulent en savoir plus, voici la vision juive de la Septante : https://www.torah-box.com/etudes-ethique-juive/histoire-juive/la-traduction-de-la-septante_4398.html. C’est une histoire a dormir debout qui ressemble à un conte pour enfant mais ils croient des choses comme cela sans aucune sources historiques sérieuses. Voilà par contre une étude sérieuse : https://www.eecho.fr/exegese-le-sens-de-lhebreu-almah-et-la-prophetie-de-lemmanuel/
A chacun de faire son choix et de voir ce qui lui apparait être la vérité historique crédible ...
L'argument que Jésus-Christ n'a pas été appelé ainsi ne tient pas comme le montre David Paul Drach (LRC 2 page 114) : comme Jérusalem et quantité de personnages de l'AT, le Messie aura évidemment plusieurs noms et l'Evangile de Matthieu le mentionne explicitement (Mt 1,23).
0'28 : il est dit "La seule méthode qui est la bonne selon lui : à savoir la tradition juive", mais c'est FAUX. Ce n'est pas la tradition juive rabbinique que MDN recherche, bien évidemment puisqu'elle a été créée entre le 2ème et le 6ème siècle en opposition au Christianisme et à l'Incarnation, mais la tradition juive antique, du temps de Jésus.
1'05 : il est dit "On ne trouve aucune source dans la tradition juive qui dit que ce passage parle du Messie", mais c'est FAUX. Par exemple en LRC 2 page 104 à 107, David Paul Drach mentionne au sujet de l'Emmanuel né de la Vierge ces commentaires rabbiniques :
A l'évidence, toute la séquence des chapitres 7, 8, 9, 10 et 11 d'Isaïe est messianique (évidence reconnue par "tous les commentaires rabbiniques" selon David Paul Drach, qui en cite en LRC 2 page 106) en commençant à parler du signe de cette jeune fille vierge qui enfante et du signe de son enfant, l'Emmanuel "Dieu-avec-nous" aux chapitres 7 et 8. Il est ensuite appelé "Dieu-fort" au chapitre 9 et 10 (« Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. Et le pouvoir s’étendra, et la paix sera sans fin pour le trône de David et pour son règne qu’il établira, qu’il affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers ! » en Is 9,5 - LRC 2 page 105-107) et désigné comme le "rameau qui sortira de la racine de Jessé" sur qui reposera "l'Esprit du Seigneur" au chapitre 11. Si comme on le sait "tous les prophètes ont prophétisé pour la venue du Messie", Isaïe est allé encore plus loin en évoquant les circonstances de sa naissance qui annoncent le mystère de l'Incarnation. Et plus loin, aux chapitres 42 et 53, il évoquera le mystère de la Rédemption. Bref, Isaïe est le prophète messianique par excellence dans toute la tradition judéo-chrétienne.
Il est évident que ces passages parlent du Messie et c'est prouvé par la tradition talmudique elle-même qui dit que "tous les prophètes n'ont parlé que pour les jours du Messie" et aussi encore par exemple par le Rabbin Abraham-ben-David (LRC 2 page 85).
1'20 : "on ne connait aucune contestation dans la tradition juive au sujet du mot Alma - pas besoin d'une étude de 50 pages", c'est FAUX. Il suffit pour s'en convaincre de voir le commentaire d'Isaïe 7,14 que fait Rachi (1040-1105) en admettant a son corps défendant, dans toutes les hypothèses évaluées, malgré les polémiques fortes avec les chrétiens, que « alma » implique clairement la virginité : « [elle l’appellera] du nom d’Emmanuel. C’est-à-dire, notre Rocher sera avec nous, et tel est le signe! Car elle était jeune fille (na‘ărâ) et n’avait jamais prophétisé, et voilà pourquoi l’Esprit Saint reposera sur elle. Et c’est ce qui est écrit ensuite, ‘je m’approchai de la prophétesse, etc.’ (Is 8,3), car nous n’avons pas trouvé [dans l’Ecriture] de femme de prophète que l’on appelle ‘prophétesse’, à moins qu’elle ait réellement prophétisé. Et certains interprètent ce passage en disant que [l’oracle] s’applique à Ezéchias, mais cela est impossible, car si l’on calcule son âge, on trouvera qu’Ezéchias est né neuf ans avant le début du règne de son père. Et d’autres interprètent le passage en précisant que le signe est le suivant : c’était une (/ elle était) ‘almâ et on ne pouvait s’attendre (w’yn r’wyh) à ce qu’elle fût la mère d’un enfant (lwlld).» (l’ r’wyh lwlld : littéralement : « non susceptible d’enfant ». Le terme wlld s’applique en hébreu autant au foetus qu’à l’enfant. Voici la façon dont Rabbi A. J. Rosenberg, traducteur anglais de Rachi, comprend ce texte : « she was a young girl [‘almâ] and incapable of giving birth »). Voir aussi LRC 2 page 108 sur le même sujet de l'impossibilité que la prophétie parle d'Ezechias, qui avait déjà 9 ou 10 ans au moment où la prophétie a été prononcée dans la première année du règne d'Achaz. Enfin, nous recommandons pour aller plus loin de lire attentivement l'étude de 50 pages de David Paul Drach qui montre que ce terme de "Alma" est bien celui qui convenait le mieux pour indiquer ce sens précis de Vierge (cf. DHES 2 p.120-172).
1'51 : "le mot Alma ne se traduit aucunement par Vierge" : c'est FAUX et il suffit de lire Rachi ci-dessus ou de regarder la traduction de n'importe quelle Bible de l'époque ou d'aujourd'hui en grec ou en araméen (la langue parlée à l'époque en Israël) pour s'apercevoir que "Vierge" est la seule traduction et qu'il n'y en a pas d'autre !
1'58 : "le mot exact pour désigner une vierge c'est betoula" : c'est FAUX et David Paul Drach le montre bien dans son étude (cf. DHES 2 p.120-172).
2'10 : citation du Ct 6,8 : "le roi a des alamots sans nombre et on ne parle pas de vierges" : si, il peut tout à fait s'agir de vierges.
2'27 : citation de Pr 30,19 : "la trace de l'homme dans la alma et on ne parle pas de vierge" : si, il peut tout à fait s'agir d'une vierge.
3'00 : développement sur Naara : "Gn 24,14 ou 24,43 : Naara (jeune fille) est équivalent de "Alma" est employé pour jeune fille vierge (Gn 24,28) ou pas vierge (Ruth 2,5)" : et alors ?
3'20 : "comme on vient de le prouver à travers de simples versets il est impossible de traduire le mot Alma par Vierge" mais c'est ARCHI-FAUX ! TOUTES les traductions en grec ou en araméen à l'époque de Jésus traduisent systématiquement Alma par "Vierge" ("parthénos") en grec. Comment peut-on dire des choses plus fausses ???
3'25 : "un exposé de 50 pages est largement superflu et insensé", c'est FAUX : nous invitons tous ceux qui veulent se faire une réelle opinion sur ce sujet à lire ces fameuses 50 pages sur DHES 2 p.120-172 !
3'48 : "De quoi parle ce verset ? C'est tout simple", mais c'est FAUX. La signification d'un verset biblique ne peut jamais être réduite à ce qu'on décide qu'il veut dire. C'est blasphématoire de penser cela. C'est encore plus le cas quand il s'agit d'un verset prophétique désigné comme un signe et mis en valeur très spécialement par le prophète Isaïe devant le roi d'Israël !
3'56 : "Le prophète dit au roi Achaz qu'il lui enverra un signe à lui" mais c'est FAUX. Même Rachi le dit clairement : « certains interprètent ce passage en disant que [l’oracle] s’applique à Ezéchias, mais cela est impossible, car si l’on calcule son âge, on trouvera qu’Ezéchias est né neuf ans avant le début du règne de son père. » et David Paul Drach dit de même que les dates rendent cette hypothèse impossible (cf. LRC 2 page 108).
4'12 : "la prophétie s'est bel et bien réalisée lorsque Israël et la Samarie ont été écrasés par Sargon en -722" mais c'est FAUX. On ne voit en rien la réalisation du signe dans la déroute en question ...
4'23 : "comprendre ce passage différemment c'est de la pure fantaisie. Pourtant il est écrit dans les Evangiles de Matthieu 1,18-23 "Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous »" nous avons ici un exemple frappant de l'incompréhension de l'Evangile de l'Ancien Testament", mais c'est ARCHI-FAUX et ça dépasse tout ! Torah box ose dire que l'Evangile qui reprend exactement le sens juste des textes bibliques hébreux, araméens et grecs de l'époque (comme tous les chercheurs juifs, chrétiens et agnostiques peuvent le certifier) serait dans l'erreur alors que l'interprétation qu'il donne à partir de la tradition juive rabbinique établie en opposition au Christianisme entre 2 et 6 siècles après Matthieu serait l'interprétation juste ! On marche sur la tête ...
5'05 : "lorsqu'on songe qu'un dogme aussi important pour les chrétiens repose sur des bases aussi fragiles on en est abasourdi" mais c'est encore DOUBLEMENT FAUX. Non seulement les bases ne sont pas fragiles, mais en plus la conception virginale de Jésus ne repose pas sur Isaïe 7,14 qui n'est qu'une confirmation. Elle repose d'abord et avant tout sur le témoignage de la Vierge Marie, de saint Joseph, et sur la logique de l'Incarnation (attestée de 1000 autres manières) qui est que Jésus n'a qu'un seul Père éternel et qu'il ne saurait donc avoir de père charnel.
5'30 : "absolument rien ne permettrait de dire que la naissance évoquée par Michée est celle annoncée par Isaïe" mais c'est FAUX. Michée fait allusion à une naissance bien connue et il ne peut s'agir, 30 ans après l'annonce très solennelle (« Demande pour toi un signe de la part du Seigneur ton Dieu, au fond du séjour des morts ou sur les sommets, là-haut ! » en Is 7,11) d'Isaïe devant le roi Achaz, que de cette annonce là. D'ailleurs Torah box se garde bien évidemment d'émettre une autre hypothèse car il n'y en a pas et il n'y en a jamais eu ...