"Ton père et moi nous te cherchions." (Lc 2,48)
La maternité de Marie : une mission et un mystère.
Le mystère de la maternité virginale de Marie à l'égard de Jésus est grand : Marie est "Mère de Dieu" (concile d'Ephèse en 431).
Le mystère de la maternité de Marie est grand aussi car il implique de préparer Jésus à sa mission de Sauveur, capable d'aimer tous les hommes et d'aller jusqu'au bout de l'amour pour chacun d'eux sur la croix (Jn 13,1;15,13).
Ce mystère est grand pour l'histoire, et l'Eglise après Vatican II a voulu établir une fête pour l'honorer, en l'octave même de la naissance de Jésus : la fête de Marie Mère de Dieu.
Ce mystère de la maternité de Marie est tellement grand qu'il a jusqu'ici laissé un peu dans l'ombre le mystère de la paternité de Joseph.
La maternité de Marie appelait la paternité de Joseph.
Il nous convient de l'affirmer avec force : la maternité de Marie à l'égard de Jésus appelait la paternité de Joseph.
Inséparable, non pas comme un complément surajouté, mais comme partie intégrante d'une même fonction parentale à l'égard de Jésus.
Jésus conçu à l'intérieur du mariage pour naître dans le mariage.
Lorsque Jésus est conçu (virginalement), il est conçu par Marie engagée dans le processus du mariage (dans la première étape juridique, les fiançailles.)
Joseph a accueilli de tout cœur dans sa vie Marie son épouse, et le mystère de l'enfant conçu en elle (Mt 1,24).
Conjointement, Marie et Joseph vont se consacrer à leur tâche d'accueillir Jésus et de le préparer à sa mission, elle comme mère, lui comme père.
Jésus nait dans le mariage. C'est par le lien de la paternité de Joseph que Jésus est reconnu comme relié à son ascendance davidique, la descendance généalogique se transmettant par voie masculine (voir Mt 1, 1 et 16... 20).
Jésus est Dieu, mais il est aussi vrai homme. La croissance humaine de Jésus dans son corps et dans son esprit (Lc 1,51-52), sa formation à sa mission de Sauveur jusqu'à la plénitude d'un amour universel, est aussi leur œuvre de parents.
Si nous avons un tel Sauveur, nous le devons à l'un et à l'autre.
F. Breynaert