Quand l'Enfant pose sa joue contre le visage de la Mère et l'enlace tendrement de sa main,
quand la Mère incline la tête et tient l'Enfant serré contre elle, on l'appelle Eleousa, car tout ici exprime la tendresse,
et nous nous souvenons de l'infinie tendresse de Dieu à notre égard qui nous valut sa venue dans la chair de son Fils bien aimé, l'Unique. La tendresse de Dieu précède tout.
Un seul rayon de cette tendresse pourrait adoucir notre cœur incapable de comprendre ce Dieu faible et petit.
Vocabulaire
Éléousa est un mot grec qui signifie Tendresse, Tendresse miséricordieuse, Miséricorde.
En Russie, à partir du XVIe siècle, les icônes de la Vierge de Tendresse reçoivent le nom Oumilénie, c'est-à-dire «d'attendrissement».
Le nom Éléousa se rapporte directement à la Mère, le nom Oumilénie se réfère à l'Enfant.
L'icône Éléousa montre la vertu de Marie, la miséricorde (Tendresse, Tendresse miséricordieuse, Miséricorde). L'icône se distingue par le bras de l'Enfant autour du cou maternel. Le visage de la Vierge qui nous regarde est empreint de chaleur et compréhension humaine.
Exemples :
- La Vierge de Vladimir (cliquez) </link>
- Ushakov, Vierge Eléousa, Russie 1668 (cliquez). </link>
- L'illustration ci-dessous montre une reproduction de l'icône Notre Dame de grâce (Cambrai,, France) que Bernadette avait particulièrement appréciée (lire plus, cliquez... )
L'icône Oumilénie montre le sentiment que ressent l'Enfant à la suite de l'intercession de sa Mère, l'attendrissement.
Exemple 1 :Théophane le Grec, La Vierge du don (Novgorod, 1392)</link>
Exemple 2 : Oumilénie, XV° siècle (cliquez)
L'icône Glykophilousa (La douce Aimante) est une variante de l'Eleousa, qui souligne l'attitude de tendresse entre la Mère et le Fils, et l'humanité de ce dernier.
Exemple 1, d'après un modèle monastique du Mont Athos du 14ème siècle (cliquez pour voir).
Exemple 2 : icône de Marie Lavie, XX° siècle, France (cliquez pour voir).
L'icône de la Vierge Amolyntos (L'Immaculée) est un modèle rare de Vierge de Tendresse. On le trouve au monastère de Toplou en Crète, qui en conserve un exemplaire du XVI ème siècle. En voici une reproduction (cliquez pour voir).
- Maria Donadeo, Icônes de la Mère de Dieu, Éditions Médiaspaul, Paris, 1987;
- Egon Sendler, Les icônes byzantines de la Mère de Dieu, Desclée de Brouwer, Paris, 1992
- M Bernard Frinking, Laïc orthodoxe, iconographe, Cavillargues (30), Tychique n° 156 mars 2002, L'unité des chrétiens n°2, pp.53-58
Synthèse : F. Breynaert