C’était un mercredi, je jeûnais et priais dans une église ouverte, à La Madeleine (Nord). Un jeune homme s’approche et me dit
« Madame, je veux un prêtre, c’est très grave, c’est urgent. »
Dehors, il y a une cabine téléphonique, mais à 15h, mes appels ne donnent rien. Le jeune homme tremble et m’exprime sa détresse, faite de rupture familiale, de drogue, et de prostitution pour payer les 700 francs (100 euros) de drogue quotidienne. Comme il tremble, nous mangeons chez moi. Un repas simple qui le rend heureux, après des mois nourri au sandwich du buffet de la gare… Il est étonné de ne pas m’effrayer, mais son visage est tellement baissé que je ne le vois pas beaucoup.
Mais il faut faire vite. Nous tentons notre chance en allant à la maison de personnes âgées où une messe doit avoir lieu en fin d’après midi, saluant au passage Notre Dame de Lourdes, dans sa grotte, au milieu du jardin. Par chance, le prêtre est là à 17h, une demi heure à l’avance. Le jeune homme l’approche. Il revient après à sa confession.
Nous retournons prier devant la grotte de Notre Dame de Lourdes. Il est maintenant droit, la tête dégagée. Son visage s’éclaire. Il s’écrie : « Je me sens à 3000 mètres d’altitude, dans l’air pur. »
Deux ou trois semaines après nous nous rencontrons de nouveau, dans la rue. Seul, il a jeûné de toute drogue et de tout moyen malhonnête de gagner de l’argent, et il s’est inscrit pour un séjour dans une famille d’accueil, dans le Massif central.
Merci Notre Dame de Lourdes !
Françoise