De même qu'Assuérus dit à Esther : « cette loi faite pour tous n'a pas été faite pour toi », de même l'Esprit Saint nous révèle que, dès le premier instant de son existence ici-bas, Marie fut l'objet des complaisances divines les plus étonnantes. Elle est immaculée, tout entière immaculée ! « Tota pulchra es Maria et macula originalis non est in te »*. Les ombres du péché n'ont pas approché de vous, ô vierge très pure et sans tache, lys éclatant de lumière et de beauté.
Certes, Marie appartient à la race des rachetés et tout en elle est le fruit de la Rédemption. Comme nous, elle reste enfant du Calvaire du Sang rédempteur, mais dans un ordre de rachat exceptionnel et si sublime que son âme immaculée demeure le chef d'œuvre de Dieu, l'édifice de la grâce, la grande et toute puissante merveille de l'amour dont le Très Haut a jeté, de sa main divine les « fondements jusque sur les sommets des montagnes saintes ». La première plénitude de grâce l'emporte et l'élève sans comparaison aucune sur la grâce consommée de tous les saints du ciel et des saints à venir.
* "Tu es toute belle Marie, et la tache originelle n'est pas en toi"
Marthe Robin, dans : Raymond Peyret, Prends ma vie, Seigneur, La longue messe de Marthe Robin, Ed. Peuple libre DDB, Paris 1991, p. 113