Après sa conversion, Édith Stein souhaitait vivement entrer au Carmel, mais cette entrée ne se fit qu’en 1933, en Édith Stein intégra le Carmel de Cologne. Elle recevra alors, lors de sa prise d’habit, le 14 avril 1934, le nom de sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix.
Immédiatement après son baptême et sa confirmation, Édith aspira à entrer au Carmel, mais ses interlocuteurs spirituels l'empêchèrent de faire ce pas.
Elle entreprit alors de longs voyages pour donner des conférences, travailla des thèmes concernant les femmes, écrivit sur des thèmes philosophiques et anthropologiques.
"Pendant la période qui précède immédiatement et aussi pendant longtemps après ma conversion [... ] je croyais que mener une vie religieuse signifiait renoncer à toutes les choses terrestres et vivre seulement dans la pensée de Dieu.
Progressivement cependant, je me suis rendue compte que ce monde requiert bien autre chose de nous [...]; je crois même que plus on se sent attiré par Dieu et plus on doit "sortir de soi-même", dans le sens de se tourner vers le monde pour lui porter une raison divine de vivre".
En 1933, les ténèbres descendent sur l'Allemagne et l'article de loi sur la descendance arienne rendit impossible son activité d'enseignante. L'archiabbé Walzer de Beuron ne l'empêcha plus d'entrer dans un couvent des Carmélites.
Le 14 octobre 1933 elle se présenta à la Mère Prieure du monastère des Carmélites de Cologne.
"Ce n'est pas l'activité humaine qui peut nous aider, mais seulement la Passion du Christ. J'aspire à y participer".
Le 14 avril 1934, ce sera la cérémonie de sa prise d'habit. À partir de ce moment Édith Stein portera le nom de sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix.
"Sous la Croix je compris le destin du peuple de Dieu qui alors (1933) commençait à s'annoncer... Je pensais qu'il comprenait qu'il s'agissait de la Croix du Christ, qu'il devait l'accepter au nom de tous les autres peuples. Il est certain qu'aujourd'hui je comprends davantage ces choses, ce que signifie être épouse du Seigneur sous le signe de la Croix. Cependant il ne sera jamais possible de comprendre tout cela, parce que c'est un mystère".
Le 14 septembre 1936, au moment du renouvellement des vœux, sa mère meurt à Wroclaw.
"Jusqu'au dernier moment ma mère est restée fidèle à sa religion. Mais puisque sa foi et sa grande confiance en Dieu [...] furent l'ultime chose qui demeura vivante dans son agonie, j'ai confiance qu'elle a trouvé un juge très clément et que maintenant elle est ma plus fidèle assistante, en sorte que moi aussi je puisse arriver au but".
L'entrée d'Édith Stein au couvent du Carmel ne la sépare pas des siens :
"Qui entre au Carmel n'est pas perdu pour les siens, mais ils sont encore plus proches; il en est ainsi parce que c'est notre tâche de rendre compte à Dieu pour tous".
Surtout elle rend compte à Dieu pour son peuple :
"Je dois continuellement penser à la reine Esther qui a été enlevée à son peuple pour en rendre compte devant le roi. Je suis une petite et faible Esther mais le Roi qui m'a appelée est infiniment grand et miséricordieux. C'est là ma grande consolation". (31-10-1938).
Sources et bibliographie :
W. Herbstrith, Edith Stein, la puissance de la Croix, ed. Nouvelle Cité, Paris 1982
J. Bouflet, Édith Stein philosophe crucifiée, Presses de la Renaissance, 1998
C. Rastoin, Édith Stein et le mystère d'Israël, Ad Solem, 1998
F. Gaboriau, Lorsque Édith Stein se convertit, éditions Ad Solem, 1997
Y. Moix, Mort et vie d'Édith Stein, éditions Grasset et Fasquelle 2008
-sur sainte Édith Stein (1891-1942), dans l’Encyclopédie mariale
-sur la spiritualité de sainte Édith Stein, dans l’Encyclopédie mariale
-sur l’ordre du Carmel et la Vierge Marie, dans l’Encyclopédie mariale
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