Sainte Édith Stein, fille d’Israël, fut une philosophe engagée, et cet engagement philosophique se prolongea dans sa spiritualité après sa conversion et son entrée au Carmel. Ainsi, ses combats pour le féminisme lui inspirèrent une recherche spirituelle sur la vocation de la femme. Elle approfondit également la spiritualité du Carmel par ses écrits, notamment sur la Science de la Croix.
L’un des thèmes chers à Édith Stein est celui de la vocation de la femme. Elle en parle en magnifiant la fonction maternelle de la femme, qui s’exerce de façon naturelle, mais aussi spirituelle, en éveillant à la foi. En cela, la femme est le symbole de l’Église, avec bien sûr la Vierge Marie, son modèle, qui est l’épouse du Christ. Le saint pape Jean-Paul II a d’ailleurs développé ce thème de Marie et la vocation de la femme dans sa lettre apostolique Mulieris dignitatem du 15 août 1988, écrite à l’occasion de l’année Mariale.
La spiritualité d’Édith Stein est d’abord celle du Carmel: en témoigne la prière à Marie Reine du carmel qu’Édith Stein composa. Elle médite la Passion du Christ avec Marie : Édith Stein pense que la Vierge Marie était certainement présente le Jeudi Saint pour célébrer à Jérusalem le repas pascal avec tout le groupe qui suivait Jésus, et nous offre une magnifique méditation sur ce thème, qui se termine par cette prière:
“Ô Mère, apprends-nous à recevoir le Corps du Seigneur comme Tu l’as reçu.”
Édith Stein conçoit l’eucharistie comme une liturgie cosmique, à laquelle nous sommes tous invités à nous joindre.
Elle médite aussi la Passion du Christ en mettant en valeur le fait que le Christ n’était pas seul, supposant que
“la vision des fidèles qui allaient le suivre sur son chemin de souffrance a soutenu le Sauveur au jardin des Oliviers.”
La prière qu’Édith Stein compose à partir du texte de l’Évangile “Or près de la Croix se tenait Sa Mère ” est un long hommage à la maternité de la Vierge Marie, dans sa dimension charnelle et spirituelle, et s’achève par ces mots:
« Ceux pourtant que Tu T'es choisis pour compagnons,
Qui un jour entoureront le trône éternel,
Doivent se tenir ici avec Toi au pied de la Croix
Et doivent acheter par le sang du cœur [versé dans] d'amères souffrances
La splendeur du ciel aux âmes chères,
Que le Fils de Dieu leur confie en héritage. »
Édith Stein médite aussi le Samedi Saint de Marie, mettant en valeur les vertus de Marie en ce Jour.
Enfin, l’acte de confiance d’Édith Stein est une prière d’abandon, dans lequel elle accepte le sacrifice, parole qu’elle accomplira en martyre de son peuple.
Sources et bibliographie :
W. Herbstrith, Édith Stein, la puissance de la Croix. Paris : ed. Nouvelle Cité, 1982.
C. Rastoin, Édith Stein et le mystère d'Israël, Ad Solem, 1998.
F. Gaboriau, Lorsque Édith Stein se convertit, éditions Ad Solem, 1997.
Y. Moix, Mort et vie d'Édith Stein. Paris : éditions Grasset et Fasquelle 2008.
-sur sainte Édith Stein (1891-1942), dans l’Encyclopédie mariale
-sur l’acte de confiance d’Édith Stein, dans l’Encyclopédie mariale
-sur la vocation de la femme (Édith Stein), dans l’Encyclopédie mariale
-sur la prière à Marie Reine du carmel d’Édith Stein, dans l’Encyclopédie mariale
-sur Marie, le Jeudi Saint (Édith Stein), dans l’Encyclopédie mariale
-sur l’Eucharistie (Édith Stein), dans l’Encyclopédie mariale
-sur le chemin de la Passion du Christ (Édith Stein), dans l’Encyclopédie mariale
-sur la présence de Marie à la Croix(Édith Stein), dans l’Encyclopédie mariale
-sur le Samedi Saint de Marie (Édith Stein), dans l’Encyclopédie mariale
-sur la Vierge Marie dans l’ordre du Carmel, dans l’Encyclopédie mariale
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