Dès sa plus tendre enfance, Jean Bosco apprit de sa mère (veuve) à aimer, à prier la Vierge Marie, à avoir souvent recours à elle. A l’âge de 9 ans, Marie lui indiquera la route à suivre. Sous la forme d’un « songe », comme cela lui arrivera plusieurs fois dans sa vie.
« Je suis celle que ta maman t’a appris à prier trois fois par jour »
Il le raconte lui-même : « Je me trouvais au milieu d’une troupe d’enfants qui se battaient, juraient, s’injuriaient. Aussitôt je voulus les en empêcher en usant de la force de mes poings. Je vis alors venir à moi une belle Dame qui m’a dit : « Ce n’est pas ainsi que tu y arriveras, mais par la douceur ». Tout à coup ce fut une bande de bêtes sauvages de toutes sortes. A la vue de la Dame, ils se transformèrent tous en brebis dociles. Je lui demandai alors qui elle était et elle me répondit : « Je suis celle que ta maman t’a appris à prier trois fois par jour ». Elle me montra son fils et me dit qu’il m’aiderait ».
Tel est ce songe, que l’on a appelé le « songe des 9 ans » et dans lequel Jean Bosco a compris, au fil des ans, qu’il lui indiquait clairement sa mission. On peut remarquer la place primordiale de Marie. Et cette mission : s’occuper des jeunes pauvres et abandonnés.
Le 8 décembre 1841...
Don Bosco s’apprête à célébrer la messe dans une église de Turin. Il fait froid. La porte de la sacristie est ouverte. Un jeune d’une quinzaine d’années entre pour être au chaud. Le sacristain apprenant qu’il ne sait pas servir la messe, le chasse à coup de plumeau. Et Don Bosco de lui dire : « Rappelez-le, c’est mon ami ».
Un dialogue bref s’engage alors. Don Bosco apprend que, venu de la campagne pour trouver du travail ce jeune est orphelin, ne sait ni lire ni écrire, ne sait pas grand-chose de la religion. Alors Don Bosco lui demande : "Tu sais au moins siffler ? Jouer ?"
La glace est rompue. "Et si, moi, je te faisais le catéchisme, tu voudrais ?"
Réponse positive, bien sûr…
Don Bosco célèbre la messe à laquelle assiste le garçon. Ensuite, c’est la première leçon de catéchisme.
Don Bosco, conscient que quelque chose de grand commençait, récite de tout son cœur un « Je vous salue » et confie la suite à Marie.
C’était un 8 décembre, fête de Marie Immaculée, et Don Bosco a affirmé qu’il n’avait jamais prié l’Ave Maria avec autant de ferveur.
« Vous serez leur mère »
La semaine suivant ce 8 décembre, notre jeune revient. Comme il l’avait promis à Don Bosco, il est accompagné de quelques dizaines d'autres, dans le même cas que lui. Au bout d’un certain temps, ils sont plusieurs centaines. Après pas mal de difficultés et de déboires, Don Bosco trouve à louer une sorte de hangar, que les jeunes eux-mêmes aménagent, car la plupart son apprentis ou ouvriers du bâtiment. Ce sera le premier « internat ». Pour s’occuper du linge, de la nourriture, du jardinage, il fait venir sa maman, depuis la campagne piémontaise. Après avoir fait le tour de la maison, elle dit à son fils : « Mais ça manque de tout ici ». A quoi le fils répond, en montrant une image de Marie accrochée au mur : « Mais elle est là, elle ! ». Au bout de quelques temps, « maman Marguerite » meurt. Don Bosco se tourne vers Marie et dit : « Désormais, c’est vous qui serez la maman de ces jeunes et qui veillerez sur eux ».
Terre de Feu et Patagonie...
Ayant établi des œuvres en dehors d’Italie déjà (France, Espagne, Belgique…), don Bosco songe à envoyer des Salésiens en mission au loin, dans des terres encore païennes. Or, une nuit, la Vierge montre à Don Bosco, dans un songe, des contrées où la foi chrétienne n’avait pas encore pénétré : Patagonie et Terre de Feu, à l’extrême sud de l’Amérique du Sud. Et Don Bosco vit ces pays avec une telle précision que, quelques années après, de passage à Lyon, il peut faire une conférence sur ces régions à des membres d’une académie de géographie qui en furent stupéfaits… car il n’y était jamais allé ! Les Salésiens furent ainsi les premiers à christianiser cette partie du monde.
La Navarre
Un songe encore, où la Vierge joue le premier rôle. En 1878, une nuit, elle montre à Don Bosco une petite œuvre comprenant deux petits bâtiments où travaillent quelques dizaines d’orphelins qui apprennent les métiers de la terre et de la vigne. Cette œuvre marche vaille que vaille sous la conduite d’un prêtre du diocèse de Fréjus Toulon. Et Don Bosco voit s’organiser la maison avec toujours plus de jeunes. Il en sort même des Salésiens… (Il faut dire que pendant 30 ans de 1929 à 1959, la Navarre servit de noviciat pour la province de Lyon)… Moins de 3 jours après, l’évêque de Fréjus-Toulon écrit à Don Bosco pour lui demander de venir prendre la maison… Evidemment, il accepta sans hésitation.
"La Vierge Marie : c’est elle qui a tout fait !..."
Ce ne sont là que quelques faits. Il y en a bien d’autres ! Mais ils montrent la confiance de Don Bosco en Marie : comment il s’est laissé guider par elle, combien elle a été son inspiratrice… et comment il a su inculquer à ses jeunes (élèves et religieux) une grande dévotion à la Vierge, invoquée sous le titre d’ "Auxiliatrice"ou "Secours des chrétiens". Tout cela lui a permis de dire, à la fin de sa vie, alors que l’on s’étonnait de toutes ses œuvres : "La Vierge Marie : c’est elle qui a tout fait !..."
...y compris ses nombreux miracles, toujours réalisés par son intermédiaire. Il est le fondateur de la Société de Saint François de Sales (Salésiens), approuvée en 1869 et de l'Institut des Filles de Marie Auxiliatrice (salésiennes). Sa fête : le 31 janvier.