Raban Maure (†856) gagna le titre de maître de l'Allemagne, praeceptor Germaniae, à cause de l'influence qu'il eut dans son pays, essentiellement à partir du monastère de Fulda.
Raban Maure commente Gn 3,15
À propos de la femme de Gn 3, 15, destinée à écraser la tête au serpent infernal, Raban nous offre une identification double qui trouve confirmation dans la tradition exégétique antérieure : dans cette femme il est possible d'apercevoir soit l'Église soit la Mère de Dieu.
Si en effet l'Église écrase la tête du serpent par la conduite vertueuse de ses fils, c’est surtout le Fils de la Vierge, le Christ, qui a célébré la victoire définitive sur le démon. C’est pourquoi, les mots de la Genèse ont aussi été rapportés à Marie.
« Certains ont compris l’expression je mettrai une inimitié entre toi et la femme (Gn 3,15) comme faisant référence à la Vierge dont est né le Seigneur.
Ils l’ont interprété ainsi parce qu’on promettait que serait né d’elle le Seigneur, pour vaincre l’ennemi et détruire la mort dont il était l’auteur. »
(Raban Maure, Comm. In Genesim 1,18 ; PL 107,496 A)
Raban Maure commente Ex 3,2
Le buisson qui brûla sans se consumer (Ex 3,2) est une image prophétique de la virginité intacte de la Mère du Seigneur :
« La ronceraie, comme quelques-uns croient, est une préfiguration de la Vierge Marie, puisqu'elle fit germer le Sauveur comme une rose, presque en le tirant de la ronceraie de son corps humain ; ou parce qu'elle produisit la force de la splendeur divine sans être consumée. V’est pourquoi dans le livre de l'exode on lit : Le Seigneur apparut à Moïse dans une flamme de feu au milieu d’une ronceraie. Il regarda et voici : la ronceraie brûlait dans le feu, mais cette ronceraie ne se consumait pas. »
(Raban Maure, De univverso 19, 6, PL 111, 513 C)
Raban Maure commente Nm 17,23 et Is 11,1
Raban mentionne aussi la verge d'Aaron, Cf Nm 17, 23, qu'il interprète suivant une tradition qui l'a précédé :
« D’autres croient que ce bâton duquel sortit la fleur sans avoir été arrosé, est la Vierge Marie. Elle a donné en effet le jour au Verbe de Dieu sans rapport avec l'homme ; et il a été écrit à son sujet : "Une pousse surgira du tronc de Jesse ; une fleur germera de ses racines" (Is 11,1). Le Christ est cette fleur qui, en préfigurant sa passion future, s'empourprait avec la lumière blanche de la foi et avec le sang de sa passion ; c'était la fleur des vierges, la couronne des martyrs, la grâce de ceux qui se conservent chastes. »
(Raban Maure, Enarrationes in librum Numerorum 2, 20, PL 108, 688 B)
L. Gambero