Culte et consécration marials (St Jean Damascène)

Culte et consécration marials (St Jean Damascène)

Nous avons parfois l'impression que les prières de consécration (ou acte de confiance) mariales sont récentes : qu'elles datent de Jean Paul II, ou de Fatima, ou de l'école française de spiritualité. Non, elles sont très anciennes. Et l'école française de spiritualité s'inspirait des pères de l'Eglise !

- Vénération pour Marie, - Adoration pour Dieu

Saint Jean Damascène introduit une distinction très claire entre le culte d'adoration (ou latrie), dû seulement à Dieu, et le culte de vénération qu'on doit nourrir envers la Vierge . [1]

Le culte de vénération doit aussi être rendu aux icônes de la Vierge.

"Souveraine... Nous te consacrons notre esprit, notre âme, notre corps..."

Saint Jean Damascène (†vers 750) a suggéré une forme de dévotion mariale dont saint Louis-Marie de Montfort s'est inspiré :

« Nous aussi, aujourd'hui, nous nous tenons en ta présence, o Souveraine, oui, je le répète, Souveraine, Mère de Dieu et Vierge :

nous attachons nos âmes à l'espérance que tu es pour nous, comme à une ancre absolument ferme et infrangible [2],

nous te consacrons* notre esprit, notre âme, notre corps, chacun de nous en toute sa personne :

nous voulons t'honorer "par des psaumes, des hymnes, des cantiques inspirés", autant qu'il est en nous.»

*Le verbe grec anatithemi, utilisé par Jean Damascène, parmi beaucoup de sens possibles, veut dire aussi: dédier, consacrer, faire une offrande, toujours dans un contexte religieux. Donc il exprime bien le geste d'un serviteur et fidèle de Marie qui s'offre lui-même, entièrement, à sa Dame et à sa Reine.

Cet acte naturellement n'a pas comme fin dernière Marie, mais il vise Dieu même, comme Damascène le précise aussitôt :

« Jette les yeux sur nous, o Souveraine excellente, mère de notre bon Souverain ; gouverne et conduis à ton gré notre destinée, apaise les mouvements de nos honteuses passions, guide notre route jusqu'au port sans orages de la divine volonté ; et gratifie-nous de la félicité future, cette douce illumination par la face même du Verbe de Dieu, qui s'est incarné par toi.

Avec lui, au Père, gloire, honneur, force, majesté et magnificence, en la compagnie de l'Esprit très saint, bienveillant et vivifiant, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen »[3]


[1] Jean Damascène, homélie sur la nativité et l'Assomption, Source chrétienne n° 80, Paris, Cerf, 1961, p. 161 : Hom in Dormitionem II. 15, 744 A

[2] C'est ce que l'épître aux Hébreux affirme du Christ He 6,19

[3] Jean Damascène, Ibid., p. 121 : Hom in Dormitionem I,14, PG 96,716 AB


L. Gambero

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