Saint Jean de Damas (676 – 749) est entré au monastère de Mar-Saba vers 720, après que le nouveau calife de Damas ait chassé les Chrétiens du poste qu’il occupait dans l’administration. Pendant la première crise iconoclaste, à partir de 730, il a pris position en faveur des Saintes Images. Grand théologien et hymnographe, il fut proclamé docteur de l’Église en 1890, par le pape Léon XIII.
Après que Germain 1er de Constantinople eut été contraint de quitter le siège patriarcal, pour avoir refusé de signer l’édit de l’adoption de l’iconoclasme comme doctrine officielle (en 730), la défense des images sacrées fut assumée par Jean Damascène[1]. Ce moine humble, qui vécut dans le monastère palestinien de Saint Sabas, sous la domination arabe, put ainsi écrire avec une relative tranquillité et dans une certaine sécurité, ses trois discours célèbres de la défense des icônes, qui sont de véritables traités.
Saint Jean Damascène fonde sa défense des icônes sur le mystère de l’Incarnation du Christ dans le sein de Marie, Mère de Dieu (Theotokos).
En effet, les iconoclastes semblaient peu attentifs au Jésus historique, que les apôtres avaient vu et touché aussi bien avant qu’après sa résurrection. Et ils soutenaient que dans le Christ la divinité aurait assumé une humanité dépourvue pratiquement de toutes les caractéristiques humaines. Leur christologie était profondément atteinte de monophysisme[2].
Saint Jean Damascène renverse complètement la perspective et écrit:
« Je me représente Dieu, l’invisible, non pas comme invisible, mais en tant qu’il nous est devenu visible par la participation à la chair et au sang. »[3]
De l’Écriture, il reprend l’indispensable distinction entre le culte absolu, qui doit être rendu à Dieu seul (latria) et culte relatif (proskynesis) qui peut être rendu aux images du Christ, de sa Mère et de tous les saints comme membres fidèles du corps de Christ :
« Je me prosterne (proskyneo) devant l’image du Christ, Verbe Incarné, de Notre Dame, Theotokos et Mère du Fils de Dieu, et de tous les saints qui sont amis de Dieu. »[4]
Selon Jean Damascène, le culte est donc un signe de soumission et d’humilité.
Le culte absolu - ou latrie (adoration)- rendu à Dieu seul, peut recouvrir différents aspects :
Le culte relatif - ou proskynesis –est rendu aux personnages sacrées et aux choses sacrées, en conséquence du lien qu’elles ont avec Dieu. Ce sont :
Œuvres de st Jean Damascène traduites et accessibles (dont le 3è Traité des Images), en ligne
Synthèse sur Jean Damascène, dans l’Encyclopédie mariale
Sur l’iconoclasme (événements historiques), dans l’Encyclopédie mariale
Sur st Germain de Constantinople et son rôle dans la défense des Images sacrées, dans l’ l’Encyclopédie mariale
Synthèse doctrinale du culte des Images (Jean-Paul II), dans l’Encyclopédie mariale
L.GAMBERO, Faculté théologique pontificale Marianum, Rome