Jésus est mis au tombeau. Prière avec la Mère. (Luisa Piccarreta)

Jésus est mis au tombeau

Maman souffrante, voilà que tu te disposes au sacrifice ultime de devoir donner la sépulture à ton Fils Jésus. Complètement résignée aux Vouloirs du Ciel, tu t'affaires près de lui. De tes propres Mains, tu le déposes dans le Sépulcre. Et tandis que tu arranges ses Membres et que tu es sur le point de lui faire ton dernier adieu et de lui donner ton dernier Baiser, tu sens ton Coeur s'arracher de ta Poitrine! L'Amour te cloue sur ses Membres, et, par la force de l'Amour et de la Douleur, tu te sens t'éteindre avec ton Fils éteint!

Pauvre Maman! Comment feras-tu sans Jésus qui était ta Vie, ton Tout? Et pourtant, le Vouloir de l'Éternel le veut ainsi. Tu es aux prises avec deux puissances insurmontables: ton Amour pour Jésus et le Vouloir divin. Ton Amour te cloue de telle sorte qu'il empêche la séparation, et le Vouloir divin s'impose et veut ce sacrifice. Pauvre Maman, comment feras-tu? Comme je compatis avec toi! De grâce, anges du Ciel, venez la soutenir auprès des Membres raidis de son Jésus, autrement elle mourra elle aussi!

Mais, ô prodige, tandis que tu sembles éteinte avec Jésus, j'entends ta Voix tremblante et entrecoupée de sanglots qui dit: «Fils, ô Bien-Aimé Fils, c'est le dernier soulagement qu'il me reste pour adoucir mes Peines: m'épancher sur les Plaies de ton Humanité infiniment , les adorer, les baiser. Et maintenant, cela aussi, on me l'enlève. Le Vouloir divin le veut ainsi. Et moi, je me résigne. Mais sache, ô Fils, que même si c'est ce que je veux, j'en suis incapable. À la seule pensée de le faire, les forces me manquent et la vie me fuit. De grâce, ô Fils, pour que je puisse avoir la force d'effectuer l'amère séparation, permets-moi de me laisser toute ensevelie en toi et de prendre ta Vie en moi, tes Peines, tes Réparations, et tout ce que tu es. Ah! seul un échange de Vies entre toi et moi peut me donner la force d'accomplir le sacrifice de me séparer de toi!»

[...]

Ta Douleur est telle, ô Maman, qu'elle te paralyse, te coupe la parole, et que tu es comme éteinte auprès du Visage de ton Jésus. Pauvre Maman, comme je compatis avec toi! Mes saints anges, venez soutenir ma Maman. Sa Douleur immense l'inonde, la suffoque, et il ne lui reste ni vie ni force.

Mais, déchirant ces vagues de souffrances, le Vouloir divin te remet en vie. Tu donnes des Baisers sur la Bouche de Jésus et, ce faisant, tu sens tes Lèvres devenir amères à cause du fiel qui a rempli sa Bouche d'amertume. En sanglotant tu lui dis: «Mon Fils, dis une dernière Parole à ta Maman. Est-il possible que je ne puisse plus entendre ta Voix? Toutes les Paroles que tu m'as dites quand tu étais en vie, eh bien, comme autant de flèches, me blessent le Coeur de Douleur et d'Amour.

[...]

Maman souffrante, je te prie, en pleurant, de ne pas permettre pour le moment que Jésus soit soustrait à mes regards. Attends que d'abord je m'enferme en lui pour prendre sa Vie en moi. Si tu ne peux pas vivre sans Jésus, toi qui es l'Immaculée, la , la Comblée de Grâces, moi, je le peux encore bien moins, moi qui suis la faiblesse, la misère, un abîme de péchés. De grâce, Maman souffrante, ne me laisse pas seule. Prends-moi avec toi. Mais dépose-moi d'abord tout entière en Jésus. Et vide-moi complètement, afin que je puisse mettre Jésus tout entier en moi, comme tu l'as mis en toi.

Commence chez moi l'office maternel que Jésus t'a donné sur la Croix. Que mon extrême pauvreté fasse impression sur ton Coeur maternel et, de tes Mains maternelles, enferme-moi tout entière en Jésus, et enferme Jésus tout entier en moi. Enferme dans mon intelligence les Pensées de Jésus, afin que nulle autre pensée n'entre en moi. Enferme les Yeux de Jésus dans les miens, afin que rien ne puisse jamais échapper à mon regard; son Ouïe dans la mienne, pour que je l'écoute toujours et qu'en toutes choses j'accomplisse son Vouloir infiniment saint; son Visage dans le mien, afin que, admirant ce Visage si défiguré par Amour pour moi, je l'aime, je compatisse avec lui et le répare; sa Langue dans la mienne, pour que je parle, prie, et enseigne au moyen de la Langue de Jésus; ses Mains dans les miennes, afin que tout mouvement que je ferai et toute oeuvre que j'accomplirai prennent vie des Oeuvres et des Mouvements de Jésus; ses Pieds dans les miens, afin que tout pas que je ferai apporte la vie, le salut et la force aux créatures.

Maman affligée, permets que moi aussi je donne des baisers à son Coeur, que j'en touche le Sang infiniment précieux.

 

 

 

 

 


 

 

 

Extrait de Luisa Piccarreta, "A la mère affligée", dans Les 24 heures de la Passion, de 16 à 17h. Texte publié en italien, edizioni del Segno, 2013, Tavagnacco, p. 223-226.

 

 


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