La prière de Jésus, pratique

La prière de Jésus, pratique

La « prière de Jésus » peut être comparée au chapelet en Occident et, puisque ses racines remontent à l'Église primitive indivise, elle peut être réclamée autant par l'Occident que par l'Orient.

"Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur".

Cette invocation est soutenue par des siècles de tradition ascétique et spirituelle et des tomes d'écrits spirituels. Elle est connue comme "l'art de la prière mentale."

La pratique de la Prière de Jésus peut être retracée jusqu'au IV° siècle.

Saint Séraphim de Sarov (+1833) a pratiqué et a enseigné cette Prière.

La pratique de la Prière par un laïc, un paysan, est décrite dans Les récits d'un pèlerin russe à son père spirituel. Etc.

Une certaine technique corporelle a été pratiquée et recommandée par les maîtres de cette Prière : l'immobilité, la respiration régulière, la fixation des yeux sur le "coeur" etc. Ces exercices physiques n'étaient permis qu'à ceux qui avaient pour les aider un directeur expérimenté. Tous les Pères ont insisté sur le fait que ces méthodes ne sont que des "béquilles" servant de support au corps et à l'âme, tandis que l'on acquiert le contrôle de soi-même. Leur but est de purifier le corps et d'en faire un instrument de prière. Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? (1 Co 3,17).

L'invocation était répétée vocalement aussi bien mentalement ; son but était le recueillement. Afin d'éviter une répétition mécanique, on variait de temps en temps la formule, mais pas trop souvent.

Par exemple : "Seigneur Jésus, aie pitié de moi ; Fils de Dieu, aie pitié de nous ; par les prières de ta Mère très pure et de tous les saints" etc.

Quelques-uns trouvaient suffisant de répéter : "Jésus, Jésus".

Il ne s'agit pas d'une répétition vaine, bien que nous soyons sujets aux distractions, car les mots nous ramènent au sens et, en soulignant notre instabilité, ils augmentent notre amour de Dieu et notre émerveillement devant lui.

L'utilisation mentale de la Prière a peu à peu remplacé la Prière vocale, lorsqu'on commençait à apprendre la garde du cœur en permanence. Plus que toute chose, veille sur ton cœur, c'est de lui que jaillissent les sources de la vie (Pr 4,23).


Extraits de : Nadejda Gorodetski, La prière de Jésus,

Revue des Dominicains, Blackfriars, no. 23, février 1942.

Et sur https://www.pagesorthodoxes.net/coeur/gorodetski-priere.htm (8 octobre 2010)

extraits par F. Breynaert