Marie étoile de la mer. Vitrail de l'église Notre-Dame-de-la-Nativité de Cénac-et-Saint-Julien, Dordogne. Wolfgang Sauber, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons.
L’espérance de la Vierge Marie est manifeste dans l’ensemble de sa vie, avant, pendant et après la venue de Jésus sur terre.
Abraham avait conçu dans la vieillesse, et Marie conçoit dans la virginité. L'Écriture parle de l’espérance d’Abraham qui lui valut de devenir Père d’une multitude de peuples:
« Espérant contre toute espérance, il [Abraham] crut et devint ainsi père d'une multitude de peuples. » (Rm 4,18)
Que dire alors de l’espérance de Marie ? Elle aussi a espéré contre toute espérance, et sa maternité spirituelle s'étend aux multitudes.
Le cœur si pur de Marie aime Dieu et désire sa clarté…
Marie voit le monde qui est encore dans les ténèbres : le pardon offert au Temple doit être sans cesse renouvelé et ne parvient pas à unir l’humanité à Dieu.
La Vierge Marie attend que la présence de Dieu vienne illuminer nos yeux et nos pas. Marie participe si intensément à l’attente messianique qu’elle est disponible lorsque le Ciel s’ouvre et que l’ange de Dieu la visite.
Son espérance se manifeste dans sa réponse à l’ange : en disant « Qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1,38), elle devient alors virginalement Mère de Dieu.
Elle ne dit rien à Joseph concernant la conception virginale et divine, elle attend que l’ange révèle aussi le mystère à Joseph… Pour cela aussi, elle espère en Dieu.
La naissance à Bethléem, puis la fuite en Égypte pendant la persécution d’Hérode sont encore des occasions d’espérance.
Ensuite c’est la vie cachée à Nazareth, avec Joseph et Jésus, une vie si ordinaire apparemment… De jour en jour, une vie de prière et d’espérance : percevoir autour de soi combien le monde a besoin d’être sauvé, guéri, racheté, et attendre, espérer, en présence de Jésus qui grandit et travaille humblement.
Et voilà que Jésus part au désert et commence sa mission. Il attire d’immenses foules, mais il attire aussi de terribles oppositions, même à Nazareth. Se profile de manière de plus en plus évidente le destin tragique qui l’attend.
Elle espère en la conversion de chaque homme, elle espère en la réussite de la mission de son Fils, elle espère en la promesse de Dieu qui lui a dit « Son règne n’aura pas de fin » (Lc 1,33), et elle suit son Fils sur son chemin de croix, au milieu de la foule qui s’est retournée contre lui...
Elle est debout au pied de la croix (Jn 19,25), et tient ferme dans l’espérance.
Le matin de Pâques, le Christ Ressuscité apporte aux disciples la paix et la joie, et Marie accompagne les disciples dans l’espérance du don promis de l’Esprit (Ac 1,14).
Marie est véritablement celle qui espère, parce qu’elle aime et parce qu’elle croit.
Son espérance est le fruit de son union avec l’Esprit Saint.
Elle espère en Dieu. Et elle espère en chacun de nous.
Saint Bernard de Clairvaux, Docteur marial du XIIe siècle, célèbre ainsi la Vierge Marie comme étoile de la mer :
« Marie est la noble étoile, dont les rayons illuminent le monde entier, dont la splendeur brille dans les cieux et pénètre les enfers ; Elle illumine le monde et échauffe les âmes, Elle enflamme les vertus et consume les vices. Elle brille par ses mérites et éclaire par ses exemples. »
-sur l’espérance, dans l’Encyclopédie mariale
F. Breynaert, Docteur en théologie et l’équipe d