Dans sa Lettre aux familles montfortaines, Jean Paul II contemple Marie mère de l'espérance.
[Jean-Paul II dit que Marie stimule l'espérance :]
L'Esprit Saint invite Marie à "se reproduire" dans ses élus, en développant en eux les racines de sa "foi invincible", mais également de sa "ferme espérance".
(cf. Saint Louis Marie de Montfort, Traité de la vraie dévotion, n. 34).
C'est ce qu'a rappelé le Concile Vatican II:
"Cependant, tout comme dans le ciel où elle est déjà glorifiée corps et âme, la Mère de Jésus représente et inaugure l'Eglise en son achèvement dans le siècle futur, de même sur cette terre, en attendant la venue du jour du Seigneur, elle brille déjà comme un signe d'espérance assurée et de consolation devant le Peuple de Dieu en pèlerinage."
(Vatican II, Const. Lumen gentium, n. 68)
[Jean-Paul II parle des derniers temps:]
Cette dimension eschatologique [ = concernant les fins ultimes] est contemplée par saint Louis-Marie, en particulier lorsqu'il parle des "saints des derniers temps", formés par la Vierge afin d'apporter dans l'Eglise la victoire du Christ sur les forces du mal (cf. Traité de la vraie dévotion, nn. 49-59).
Il ne s'agit en aucune façon d'une forme de "millénarisme", mais du sens profond du caractère eschatologique de l'Eglise, liée à l'unicité et à l'universalité salvifique de Jésus Christ. L'Eglise attend la venue glorieuse de Jésus à la fin des temps.
Comme Marie et avec Marie, les saints sont dans l'Eglise et pour l'Eglise, afin de faire resplendir sa sainteté, afin d'étendre jusqu'aux extrémités de la terre et jusqu'à la fin des temps l'oeuvre du Christ, unique Sauveur.
Dans l'antienne Salve Regina, l'Eglise appelle la Mère de Dieu "Notre espérance".
La même expression est utilisée par saint Louis-Marie, à partir d'un texte de saint Jean Damascène, qui applique à Marie le symbole biblique de l'ancre (cf. Hom. I in Dorm. B.V. M., 14: PG 96, 719).
"Nous attachons les âmes à votre espérance comme à une ancre ferme. C'est à elle que les saints qui se sont sauvés se sont le plus attachés et ont attaché les autres, afin de persévérer dans la vertu.
Heureux donc et mille fois heureux les chrétiens qui, maintenant, s'attachent fidèlement et entièrement à elle comme à une ancre ferme."
(Saint Louis Marie de Montfort, Traité de la vraie dévotion, n. 175)
A travers la dévotion à Marie, Jésus lui-même "élargit le coeur par une confiance en Dieu, le faisant regarder comme son père; il lui inspire un amour tendre et filial" (Montfort, Traité, n. 169).
Avec la Vierge, avec le même coeur de mère, l'Eglise prie, espère et intercède pour le salut de tous les hommes.
Ce sont les dernières paroles de la Constitution Lumen gentium:
"Que tous les chrétiens adressent à la Mère de Dieu et des hommes d'instantes supplications, afin qu'après avoir assisté de ses prières l'Eglise naissante, maintenant encore, exaltée dans le ciel au-dessus de tous les bienheureux et des anges, elle continue d'intercéder près de son Fils dans la communion de tous les saints, jusqu'à ce que toutes les familles des peuples, qu'ils soient déjà marqués du beau nom de chrétiens ou qu'ils ignorent encore leur Sauveur, soient enfin heureusement rassemblées dans la paix et la concorde en un seul Peuple de Dieu à la gloire de la Très et indivisible Trinité."
(Vatican II, Constitution Lumen gentium n. 69)
En formant à nouveau ce vœu, que j'ai exprimé avec les Pères conciliaires il y a quarante ans, j'envoie à toute la Famille montfortaine une Bénédiction apostolique spéciale.
Jean Paul II, Lettre aux familles montfortaines, § 8.
Du Vatican, le 8 décembre 2003,
Solennité de l'Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie.
JEAN-PAUL II