En la fête de Noël 1909, Berthe reçoit une première révélation. Elle voit le Cœur de Jésus blessé et le Cœur de Marie transpercé d'un glaive, puis elle entend de la bouche de Jésus :
« Faites aimer le Cœur de ma Mère, transpercé des douleurs qui déchirèrent le mien. »
Le 7 février 1910, la jeune femme voit les Cœurs de Jésus et de Marie se compénétrant, surmontés de la colombe symbolisant l'Esprit Saint, tandis qu'elle entend de nouveau la voix de Jésus :
« Il faut penser au Cœur de ma Mère comme tu penses au Mien, vivre dans ce Cœur comme tu veux vivre dans le Mien (...). Cet Amour sera pour toi et pour le monde une source de grâces et il attirera de grandes bénédictions. Livre-toi à mon Amour. Le désir de mon Cœur te sera confié. »
A la fête de Pâques 1911, Berthe est à Rome. Une nouvelle fois lui apparaissent les Cœurs de Jésus et de Marie surmontés d'une colombe et c'est encore le Fils qui parle :
« En donnant à ma Mère Jean pour Fils, ne lui confiais-je pas la Maternité Douloureuse et Immaculée du monde entier ? »
Certains auraient voulu voir inversé l'ordre des épithètes. Marie n'était-elle pas immaculée depuis sa conception, tandis que sa douleur ne datait que du jour où elle avait reçu sa mission de Mère du Rédempteur ?
Or voici la très remarquable explication qu'elle reçoit en septembre 1911, de la bouche même de Jésus :
« Le Coeur de ma Mère a droit à ce titre de Douloureux, et je veux le placer avant celui d'Immaculé, parce qu'elle l'a acquis elle-même.
L'Eglise a reconnu ce que je fis moi-même en sa Conception Immaculée.
Il faut maintenant, et je veux, que soit compris et connu le droit qu'à ma Mère à un titre de Justice. »
Autrement dit, le privilège de l'Immaculée Conception est un don gratuit de la miséricorde de Dieu, devant lequel Marie n'était pour rien : ce sont les mérites de son Fils crucifié qui lui avaient obtenu, non pas simplement d'être rachetée après coup du péché originel comme chacun d'entre nous, mais d'en être à l'avance totalement préservée.
Au contraire, c'est par une décision émanant de son « coeur » à elle qu'elle communiera plus tard à l'immolation de ce Fils s'offrant sur la croix pour notre rachat.
En demandant que le titre de douloureux soit placé avant celui d'immaculé, Jésus marquait combien il est sensible à la liberté avec laquelle, à l'exemple de sa Mère, chacun d'entre nous est capable de répondre à son amour.
« C’est par le Cœur Douloureux et Immaculé de ma Mère que je veux triompher, parce qu’après avoir coopéré à la rédemption des âmes, ce Cœur a droit à une même coopération dans les manifestations de ma justice et de mon amour.
Grande est ma Mère en tout, mais Elle l’est surtout dans son Cœur meurtri, transpercé par la blessure du Mien.
C’est pourquoi, voulant pour ce Cœur un triomphe éclatant, J’ai attendu l’heure d’une universelle détresse trouvant écho dans le Cœur Douloureux de ma Mère, universel comme mon Cœur.
Adopter cette dévotion et la répandre, c’est accomplir ma volonté et répondre à l’attente de mon Cœur.
Car, par la prière et la consécration faites à ce Cœur, des grâces de lumière seront obtenues. Elles mèneront graduellement les âmes à la pleine connaissance de nos Cœurs Unis, qui ont été blessés d’une même blessure, source inépuisable de tout bien pour l’humanité, et dont la gloire fait et fera le bonheur des élus pour l’éternité. »
« Le cœur de ma Mère a droit au titre de douloureux et Je le veux placé avant celui d’immaculé, parce qu’Elle l’a acquis Elle-même. l’Eglise a reconnu en ma Mère ce que Je fis moi-même en sa conception immaculée.
Il faut maintenant vénérer son cœur douloureux, et je veux que ce soit compris comme le droit qu’à ma Mère à un titre de justice : titre que lui ont valu son identification à toutes mes douleurs, ses souffrances, ses sacrifices, son immolation au Calvaire, acceptés dans une pleine correspondance à ma grâce et supportés pour le salut de l’humanité.
C’est dans cette Co-rédemption que ma Mère fut surtout grande et c’est pourquoi je demande que l’invocation telle que Je l’ai dictée (Cœur Douloureux et Immaculé de Marie, priez pour nous) soit approuvée et répandue dans toute l’Eglise, à l’égale de celle de mon Cœur. »
Sources :
Edouard Glotin, La Bible du Cœur de Jésus, Presses de la Renaissance, 2006, Chap. XI - Cœur de Jésus et mystère du Salut, p. 594-596
La Croisade de Notre-Dame du S.-C. et du Coeur Douloureux et Immaculé de Marie. Secrétariat de la Croisade de Notre-Dame du Sacré-Coeur, 1, Place du Sacré-Coeur, Issoudun (France).
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