Saint Alphonse de Liguori, qui a si bien parlé de la miséricorde divine, a aussi commenté le Salve Regina, cet hymne à Marie, reine de miséricorde. Son commentaire s'appuient sur l'Ecriture, les pères de l'Eglises et les saints, puis saint Alphonse donne des exemples pour stimuler son auditoire.
Marie est élue mère de Dieu pour coopérer avec le Christ à notre salut.
En considérant l'excellence de la maternité divine, saint Alphonse de Liguori, à la suite de saint Thomas, contemple Marie aux confins de la divinité :
« La dignité de la mère de Dieu est la plus haute dignité que l'on puisse conférer à une créature [...]
La mesure pour connaître quelle a été la grâce communiquée à Marie est sa dignité de mère de Dieu. »
(Les Gloires de Marie, VII, discuté IV. De l'Annonciation 95.)
Marie devient mère des hommes en deux temps : à l'Annonciation, puis au Calvaire.
« En donnant ce consentement, et depuis cet instant, elle demanda à Dieu notre salut avec une immense affection ; et se disposa tellement à procurer notre salut, que depuis de cette époque elle nous porta dans son sein comme une mère très aimante [...]
Le deuxième temps où Marie nous engendra à la grâce fut quand sur le Calvaire elle offrit au Père éternel avec tant de douleur de son cœur, la vie de son Fils bien-aimé pour notre salut. Saint Augustin atteste alors qu'en ayant coopéré par sa charité pour que les fidèles naissent à la vie de la grâce, elle devint la mère spirituelle de nous tous, qui sommes membres de Jésus Christ notre tête. »
(Les Gloires de Marie VI, 35-38)
Marie, avec Jésus et en dépendance de Jésus, coopéra réellement à notre rédemption, c'est pourquoi saint Alphonse l'appelle co-rédemptrice. Pour démontrer sa thèse, il recourt à différentes preuves, et développe la comparaison traditionnelle concernant Ève et Marie:
« Selon saint Bernard, puisqu'un homme et une femme ont coopéré à notre ruine, il était nécessaire qu'un homme et une femme coopèrent à notre rachat. Ceux-ci furent Jésus et sa Mère Marie. Jésus Christ se suffisait certainement tout seul; mais comme deux personnes ont contribué à notre condamnation, il était plus convenable que deux personnes contribuent à notre libération. »
(Les Gloires de Marie VI, 174)
L'intercession de Marie n'est pas "absolument", mais "moralement" nécessaire.
En d'autres mots, Dieu peut mais il ne veut pas accorder les grâces sans l'intervention de Marie.
En partageant la pensée de saint Bernard, Alphonse de Liguori affirme que "la nécessité de son intervention naît de la volonté de Dieu qui veut que toutes les grâces qu'il dispense passent par les mains de Marie." (Les Gloires de Marie VI, 159)
Extraits de : G. VELOCCI, Maria nella vita e nel pensiero di S. Alfonso de Liguori, in Theotokos VII, 1999, p.675-689
"Theotokos" è la rivista semestrale dell'Associazione Mariologica Interdisciplinare Italiana Via Predestina 1391 - 00010 Colle Predestino - Roma
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