Passion de Jésus, compassion de Marie, voies de la délivrance (Ste Angèle de Foligno †1309)

Passion de Jésus, compassion de Marie, voies de la délivrance

Sur son chemin mystique, Angèle de Foligno comprend en profondeur la réalité centrale: ce qui la sauvera de son «indignité» et de «l'enfer qu'elle mérite», ce ne sera pas son «union avec Dieu» et sa possession de la «vérité», mais Jésus crucifié, «sa crucifixion pour moi», son amour[1]. Autrement dit, à la fin de sa vie, ce qu'elle donne à Dieu, c'est ce que Dieu lui-même lui donne. Voici les passages les plus significatifs :

Un cri de l'âme :

Et alors mon âme cria: «O Mère désolée, Marie, dites-moi quelque chose de la Passion du Fils; car vous en avez vu plus que tout autre saint, à cause de votre grand amour. Vous l'avez vu avec les yeux du corps et avec ceux de l'âme ; vous avez beaucoup vu, parce que vous avez beaucoup aimé.»

(Chapitre 30, Jésus-Christ)

Les voies de la délivrance :

« Pour les crimes de tes oreilles, qui ont entendu l'inutile et le mauvais, et qui ont pris plaisir dans les paroles nuisibles, j'ai fait l'épouvantable pénitence qui a fait pénétrer en moi une tristesse abondante et immense. J'ai entendu les fausses accusations, les paroles dénigrantes, les insultes, les malédictions, les moqueries, les rires, les blasphèmes, la sentence de mort portée par le juge inique, et les pleurs de ma mère ! J'ai entendu sa compassion. Tu as connu les plaisirs de la gourmandise, et tu as même abusé des choses qu'on boit ; mais j'ai eu la bouche desséchée par la faim, la soif et le jeûne. On m'a présenté le fiel et le vinaigre. Tu as médit, tu as calomnié, tu t'es moquée, tu as blasphémé, tu as menti, et menti jusqu'au parjure. Ce n'est pas tout. Tu as fait autre chose ; mais j'ai gardé le silence devant les juges et les faux témoins, et mes lèvres closes ne m'ont pas excusé. Mais j'ai toujours annoncé la vérité, et prié Dieu de tout mon coeur pour mes bourreaux. Ton odorat n'est pas pur ; tu te souviens de certains plaisirs dus à de certains parfums; mais j'ai senti l'odeur infecte des crachats ; je les ai supportés sur ma face, sur mes yeux, sur mes narines. »

(Chapitre 35, les voies de la délivrance)

Le Christ et sa mère portent nos pénitences :

J'ai vu clairement tomber sur nous la bénédiction de Dieu et de sa Mère. J'ai vu qu'ils veulent porter le fardeau de notre pénitence.

Ils vous demandent, mes enfants, d'être les exemplaires lumineux de leur vie lumineuse, et de suivre, dans la pauvreté, le mépris et la souffrance, la route qu'ils ont suivie. Leur volonté, leur désir est de vous voir morts et vivants, ayant votre habitation dans les cieux et votre corps sur la terre.

Un mort n'est remué ni par le mépris ni par l'estime des hommes. Soyez donc immuables absolument. Que la vie extérieure du monde n'atteigne pas jusqu'à vous. Prêchez la mortification plus par votre vie que par votre discussion. Que dans tous vos actes votre intention soit dans les cieux, immuable avec Jésus et Jésus crucifié. Que vous agissiez, que vous parliez, ou que vous mangiez, soyez toujours occupés intérieurement dans l'intérieur de l'Homme-Dieu, qui veut vous porter partout, enfermés en lui-même, et vous assister dans toutes vos actions. Que Celui qui daigne demander ces choses de vous, daigne aussi, ô mon Dieu, les accomplir en vous, par les mérites de sa Mère. Amen. »

(Chapitre 49, les morts)

La compassion de Marie :

« Parmi les suprêmes douleurs fut la compassion de Jésus pour sa Mère, la très douce Marie. Il l'aima par-dessus toute créature. C'est d'elle qu'il avait pris sa chair virginale ; et elle partageait, par-dessus toute créature, les douleurs de son Fils, car elle avait une capacité de coeur haute et profonde, par-dessus toute créature. Jésus-Christ avait une immense compassion de cette immense compassion qui du cœur, du corps et de l'âme, ne faisait qu'une seule douleur immense. Sa Mère souffrait la douleur suprême, et Jésus portait en lui la douleur de sa Mère, et cette douleur était fondée sur la dispensation divine. »

(Chapitre 60-61, la douleur)


[1] Benoît XVI, audience générale du 13 octobre 2010


Le livre des visions et des instructions de la bienheureuse Angèle de Foligno, traduit par Ernest HELLO

[Lien perdu]-de-marie.fr/livre-saint/visions-et-instructions-angele-de-foligno.htm>[Lien perdu].rosaire-de-marie.fr/livre-saint/visions-et-instructions-angele-de-foligno.htm

Extraits choisis par Françoise Breynaert

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