La valeur du travail, c’est l’homme lui-même…

La valeur du travail, c’est l’homme lui-même…

Jésus disait: "Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat (Mc 2, 27). Il en est de même pour le travail, il est fait pour l'homme et non pas l'homme pour le travail. Jésus lui-même est un travailleur, il est « le charpentier, le fils de Marie » (Mc 6, 3).

Né en 1961, Pierre Collignon est Directeur général de l'IRCOM (dont les formations s'enracinent dans l'enseignement social chrétien). Il est bien placé pour nous montrer comment le travail est « fait pour l'homme ».

Connaître le magistère

« Par son travail, l'homme assure habituellement sa subsistance et celle de sa famille, s'associe à ses frères et leur rend service, peut pratiquer une vraie charité et coopérer à l'achèvement de la création divine.

Bien plus, par l'hommage de son travail à Dieu, nous tenons que l'homme est associé à l'œuvre rédemptrice de Jésus-Christ qui a donné au travail une dignité éminente en oeuvrant de ses propres mains à Nazareth. »

(Vatican II, Gaudium et spes § 67.-2)

« C'est en tant que personne que l'homme est sujet du travail. C'est en tant que personne qu'il travaille, qu'il accomplit diverses actions appartenant au processus du travail; et ces actions, indépendamment de leur contenu objectif, doivent toutes servir à la réalisation de son humanité, à l'accomplissement de la vocation qui lui est propre en raison de son humanité même: celle d'être une personne. [...] Cela veut dire seulement que le premier fondement de la valeur du travail est l'homme lui-même, son sujet. Ici vient tout de suite une conclusion très importante de nature éthique: bien qu'il soit vrai que l'homme est destiné et est appelé au travail, le travail est avant tout pour l'homme et non l'homme pour le travail. »

(Jean Paul II, Encyclique Laborem exercens § 6)

Donner quelques conclusions plus concrètes

Associer l'homme à la création, c'est-à-dire à la réalité de ce qu'il crée.

C'est ainsi que dans certaines entreprises, tous les salariés, quel que soient leur poste ou leur niveau de responsabilité, doivent passer par des temps de formation où le produit leur est présenté dans toutes ses caractéristiques.

D'autres ont organisé leur « process » de fabrication par phase ; chaque phase permet d'élaborer un produit fini identifiable et visible.

Respecter les personnes, en favorisant les liens, en multipliant les occasions de relations interpersonnelles, pour que chacun puisse s'enrichir d'informations pour l'intelligence, d'actions pour la volonté et de satisfaction pour le cœur.

Responsabiliser. Pour illustrer ce point, on peut donner deux exemples, celui d'un équipementier automobile où l'opérateur est libre de commander l'arrêt de la chaîne de production lorsqu'il a repéré un défaut et celui d'une entreprise de restauration dans laquelle les serveurs peuvent prendre l'initiative de changer le plat servi qui ne plaît pas au client.

Donner à chacun ce qui lui appartient (subsidiarité). Par exemple, sur une chaîne de montage, l'opérateur et ceux qui travaillent avec lui sont plus qualifiés que quiconque pour améliorer l'ergonomie de leur plan de travail. Les équipes spécialisées pourront jouer un rôle de conseil mais en aucun cas leur responsabilité ne pourra se substituer à la leur !

La solidarité... : Que nous devenions des êtres vraiment aimant...


Extraits de Pierre COLLIGNON, Le travail pour l'homme ou l'homme pour le travail ? Dans: Sous la direction de : Paul H. Dembinski, Nicolat Buttet, Ernesto Rossi di Montelera, Car c'est de l'homme dont il s'agit, Parole et Silence, DDB 2007., p. 245-255