Pour les Pères de l'Église, la virginité perpétuelle de Marie était la résultante de la radicalité de sa foi.
Christ Vérité dans l'esprit de Marie, Christ chair dans le sein de Marie
« Il est plus important pour Marie d'être resté disciple du Christ que mère du Christ.
Pour cela aussi Marie est bienheureuse, parce qu'elle écouta la parole de Dieu et elle la garda : elle garda davantage la Vérité dans l'esprit que la chair dans le sein maternel.
Christ est Vérité, Christ est chair :
Christ Vérité dans l'esprit de Marie,
Christ chair dans le sein de Marie.
Ce qui se porte dans l'esprit vaut plus que ce qui se porte dans le ventre. »[1]
La virginité de Marie est exemplaire, parce qu'elle exprime son dévouement inconditionnel à Dieu dans la foi :
« Il [Jésus] dit : "Les voici, mes frères ; et quiconque aura fait la volonté de mon Père, celui-là est mon frère et ma mère et ma sœur" (Mt 12, 46-50). Que nous enseigne-t-il par là, sinon à faire passer notre parenté spirituelle avant notre parenté selon la chair et à tenir les hommes pour heureux non pas du fait qu'ils sont liés par le sang à des justes et à des saints, mais du fait qu'en suivant leur doctrine et leurs exemples, ils deviennent leurs alliés.
C'est ainsi que Marie fut plus heureuse de recevoir la foi du Christ que de concevoir la chair du Christ. Car à qui lui disait : "Bienheureux le sein qui vous a porté", le Christ lui-même répondit : "Bien plus heureux ceux qui entendent la parole de Dieu et l'observent" (Lc 11, 27,28).
En fin de compte, ses frères, c'est-à-dire ses proches selon la chair qui ne crurent point en lui, à quoi leur a servi cette parenté ? De même, le lien maternel n'eut servi de rien à Marie, si elle n'avait eu plus de bonheur à porter le Christ dans son cœur que dans sa chair. » [2]
La conception virginale est une conception par la charité pleine de foi
« En considération de sa conception toute dans le sein de la Vierge, conception qui n'a pas été due aux ardeurs de la concupiscence, mais à la ferveur d'une charité pleine de foi, nous disons encore qu'il est né du Saint-Esprit et de la Vierge Marie, l'un de ces deux noms désignant, non pas Celui qui a engendré, mais Celui qui a sanctifié, et l'autre s'appliquant à Celle qui l'a conçu et mis au monde. »[3]
« [L'ange lui répondit] : Vous resterez Vierge ; croyez seulement la vérité, conservez votre virginité, recevez même ce qui la complétera. Votre foi étant intègre, votre virginité restera sans tache. Ecoutez encore comment cela se fera : l'Esprit-Saint surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre. Sous un tel ombrage on est à l'abri des ardeurs de la passion. Aussi parce que l'Esprit Saint surviendra en vous, et que la vertu du Très Haut vous couvrira de son ombre ; parce que vous concevrez par la foi, et que la foi, non les rapports sexuels, vous donnera un Fils ; le saint qui naîtra de vous s'appellera le Fils du Très-Haut. »[4]
[1] Saint Augustin, Discours 72 A; NBA 30/1, 477-479
[2] Saint Augustin, De la virginité, 3, dans L'ascétisme chrétien, par J.SAINT MARTIN, DDB, Paris 1939, p.201.
[3] Saint Augustin, sermon 214,6 in Œuvres complètes de saint Augustin, tome 7, edition L Guérin, Bar le Duc, France, , 1868, p.218
[4] Saint Augustin, sermon 291, 5 in Œuvres complètes de saint Augustin, tome 7, edition L Guérin, Bar le Duc, France, 1868, p.443
A. Gila
N.B. Le lien entre la virginité et la foi a déjà été fait longtemps avant Jésus-Christ, par le prophète Osée, que nous vous invitons aussi à découvrir.