Le saint Concile Vatican II a écrit de la bienheureuse Marie :
« Rachetée d'une manière très sublime en considération des mérites de son Fils et unie à lui par un lien étroit et indissoluble, elle est revêtue de la fonction et de la dignité suprême de Mère du Fils de Dieu. » (Vatican II, Lumen gentium 53).
Quelques passages de Maria Valtorta (« Poème de l'homme-Dieu », ou « l'Evangile tel qu'il m'a été révélé » - qui n'est pas un cinquième évangile mais une œuvre littéraire) nous aident à pénétrer la profondeur de ce lien étroit et indissoluble.
Une mère ne renonce jamais que par force à sa créature. Si elle est réclamée à son cœur par la patrie, l'amour d'une épouse ou Dieu Lui-même, elle se raidit contre la séparation. C'est naturel. Le fils croît dans le sein maternel et on ne coupe jamais complètement le lien qui tient sa personne unie à la nôtre. Même quand on a rompu le canal vital de l'ombilic, il reste toujours un nerf qui part du cœur de la mère, un nerf spirituel, plus vivant et plus sensible qu'un nerf physique et qui est branché sur le cœur du fils. Et on le sent s'étirer à en faire souffrir si l'amour de Dieu ou d'une créature, le devoir patriotique éloignent le fils de la mère. Et il se brise en déchirant le cœur si la mort arrache un fils à une mère.
Et moi, j'ai renoncé, dès l'instant que je l'ai eu, à mon Fils; Je l'ai donné à Dieu, je l'ai donné à vous. Moi, du Fruit de mon sein, je me suis dépouillée pour réparer la faute d'Ève du fruit dérobé à Dieu.
Tome I, chapitre 48, p. 175
Marie dit à un berger : « Nous, les mères, restons unies à notre enfant, toujours. Et c'est nous déchirer complètement que de nous l'enlever. »
Tome IV, chapitre 111, p. 144
Jésus : "Mère, Judas de Kériot plaide ta cause parce qu'il t'aime et qu'il m'aime."
Marie : "Ma cause ? En quoi ?"
Jésus : "Il veut me décider à une plus grande prudence, pour que je ne sois pas frappé comme notre parent, le Baptiste.
Il me dit qu'il faut avoir pitié des mères, en se ménageant pour elles, car ainsi le veut le quatrième commandement.
Toi, qu'en dis-tu ?
Je te donne la parole, Mère, pour que tu instruises avec douceur notre Judas."
Marie : "Moi, je dis que je n'aimerais plus mon Fils en tant que Dieu, que j'en arriverais à me demander si je ne m'étais pas toujours trompée, de m'être toujours méprise sur sa Nature si je le voyais transiger avec sa perfection, en abaissant sa pensée à des considérations humaines, en perdant de vue les considérations surhumaines : à savoir racheter, chercher à racheter les hommes par amour pour eux et pour la gloire de Dieu, quitte à se créer des peines et des rancœurs.
Je l'aimerais encore comme un fils dévoyé par une force malfaisante, par pitié, parce que c'est mon fils, parce que ce serait un malheureux, mais plus avec cette plénitude d'amour dont je l'aime maintenant que je le vois fidèle au Seigneur".
Judas : A Lui-même, tu veux dire."
Marie : "Au Seigneur. Maintenant il est le Messie du Seigneur et il doit être fidèle au Seigneur, comme tout autre et même plus que tout autre, parce que Lui a une mission plus grande qu'il n'y en a jamais eu, comme il n'y en a pas et comme il n'y en aura pas sur la Terre, et il a certainement de Dieu une aide en rapport avec une si grande mission."
Judas : "Mais s'il Lui arrivait du mal, ne pleurerais-tu pas ?"
Marie : "Toutes les larmes de mes yeux. Mais je pleurerais des larmes et du sang si je le voyais infidèle à Dieu."
Tome IV, chapitre 112, p. 154-156