Ohrid (en macédonien : ?????) est une ville du sud-ouest de la République de Macédoine, située en bordure du lac du même nom. Au XII° siècle et jusqu'en 1204, la ville appartient à l'empire byzantin.
Cette ville comporte une très importante collection d'icônes byzantines au National Museum - Gallery of Ohrid Icons. Church of St. Bogorodica Perivlepta (St. Clement).
On y trouve une Annonciation peinte en deux icônes :
- L'Archange Gabriel
Tempera sur bois. Revêtement d'argent. 111,5 x 67,5 cm (fin IX°, XII°, voir XIII° siècle).
Voir : https://www.ohrid.org.mk/eng/ikoni/3.jpg
- La Vierge de l'Annonciation.
Tempera sur bois. Revêtement d'argent. 111,5 x 68 cm (fin IX°, XII°, voir XIII° siècle).
Voir : https://www.ohrid.org.mk/eng/ikoni/4.jpg
Historique.
Les plaques d'émail verticales aux côtés de la Vierge portent l'inscription « Très épousée, je t'offre ce qui t'appartient, ton fidèle serviteur, le pasteur de Dieu, Léon ».
L'expression « Très épousée » se comprend en référence aux noces de l'Alliance divine.
L'expression poétique « le pasteur de Dieu » désigne selon toute vraisemblance l'archevêque d'Ohrid.
Place originelle.
L'Annonciation figure sur les deux battants des portes saintes à l'endroit où les fidèles viennent communier au Corps et au Sang du Christ. C'est une invitation, faite aux communiants, à accueillir la volonté de Dieu et offrir leur vie comme le fit la Vierge Marie.
La vierge file de la pourpre.
La Vierge tient un fuseau, elle file la pourpre. D'après l'Evangile apocryphe de Saint Jacques elle avait été chargée par les Prêtres de filer la pourpre écarlate pour le voile du Temple séparant le sanctuaire du Saint des Saints. Selon l'épître aux Hébreux (He 10, 20) le voile du Temple qui se déchire au moment de la crucifixion, c'est la chair du Christ par laquelle les hommes ont accès au Père, le véritable saint des Saints. « La pourpre royale de l'Emmanuel (Dieu-avec-nous, nom donné au Christ Jésus) qui est sa chair fut tissée dans ton sein, toute pure Vierge et Mère de Dieu. Aussi est-ce en toute vérité que nous te disons telle. » (Grand Cannon de saint André de Crète, Ode 8). La quenouille est le symbole de la chair du Christ que la Vierge va tisser en son sein.
La Vierge est comme arrêtée dans un étonnement paisible et interrogateur en présence de l'étonnante apparition lui annonçant le mystère de la naissance prochaine.
Sources :
- Gordana Babic, Icônes, Comptoir du livre, Paris 1986 (Belgrad 1980), § 2 et § 3.
- Ephrem Yon, Philippes Sers éditeur, Les saintes icônes, une nouvelle interprétation, Paris 1990, p. 168.
Synthèse F. Breynaert