Pontmain : prière, paix, oecuménisme

Prière, paix, oecuménisme

Un message de prière

A Pontmain, en un temps de guerre, est apparu dans le ciel ce message :

«Mais priez mes enfants» : c'est l'écho des pressantes invitations du Christ à prier sans cesse, comme priaient ces innombrables boiteux, aveugles ou paralytiques de l'Evangile. Jésus nous invite à prier avec insistance, en esprit de foi, et dans l'humilité, recherchant la volonté du Père, et non la nôtre.

«Dieu vous exaucera en peu de temps» en est le prolongement. Marie rappelle que toute prière s'adresse à Dieu, et à Dieu seul, de qui vient tout don. Elle exprime aussi que la prière est efficace.

«Mon Fils se laisse toucher», rappelle à tout homme la médiation de Jésus le Christ, le Fils de Dieu, qui s'est fait homme, et qui est «en toutes choses semblable à ses frères» (Lettre aux Hébreux).

La Croix, douloureuse et glorieuse [1]

A Pontmain, la Croix s'imprime sur le cœur de Marie dès l'arrivée de la paroisse [...]. Peu à peu va s'élaborer le sens de la Croix Glorieuse manifesté par la fête liturgique qui devient importante. En effet, si la Croix de Pontmain est la plus douloureuse qu on puisse imaginer puisqu elle est rouge et que le Christ est littéralement immergé dans son sang, elle est présentée dans la gloire sur la robe de la Vierge devenue constellée. [...] La Croix sanglante s'effacera bientôt pour laisser place à deux croix blanches lumineuses qui nous semblent, avec le sourire retrouvé de Marie, annoncer la Résurrection.

Un message de paix [1]

Ce ne sera pas seulement la paix des armes entre la France et la Prusse : cette paix historique sera de plus en plus le signe de la paix des cœurs. Les consignes du centenaire la feront rentrer dans les esprits par la prière pour l'unité des chrétiens et la paix du monde.

Le ciel qui s'ouvre [1]

L'apparition de Pontmain, c'est le ciel qui s'ouvre. Un album publié pour la jeunesse porte le titre «Alors le ciel s'ouvrit» . C'est vraiment la vie éternelle bienheureuse qui nous est présentée, c'est l'Assomption, c'est l'humanité glorifiée en Marie, pour l'éternité.

Un message oecuménique [1]

* Des participants orthodoxes à la célébration du 17janvier 1971, en écoutant le récit de l'Apparition, ont déclaré : «c'est une icône». [...] Marie s'entoure d'un ovale de gloire et, lorsque la prière monte de la terre vers elle, la simple prière du chapelet, elle grandit, elle devient prodigieusement belle [...] les étoiles s'écartent, elles se précipitent sur sa robe qui en devient toute ensoleillée. C'est vraiment une grande image somptueuse, transparente à la gloire céleste. N'est-ce pas comme la présence de Marie au milieu de nous qui nous encourage de son regard ?

* L'Apparition, en raison de son caractère christocentrique est accessible à nos frères protestants. Elle a gagné un groupe de théâtre chrétien à direction protestante au point qu'il a mis en scène l'Apparition sous le titre : «La Visiteuse inattendue» et qu'il a lancé pour la quatrième année un colloque œcuménique sur la place de Marie dans le culte, dans la vie chrétienne, dans l'Ecriture.

* L'Apparition est aussi en raison de son caractère eschatologique ouverte à la compréhension et à la sympathie spirituelle des frères orthodoxes. Nous leur devons d'ailleurs beaucoup dans ce qu'ils nous ont appris du caractère iconographique de l'événement de Pontmain.


[1] cf. Jean RIVAIN, Le culte marial à Pontmain du début du concile Vatican II à nos jours 1960-1992 dans P.A.M.I. (ed), De cultu mariano Saeculo XX, vol V, 1999, pp.97-125, extraits choisis par F.Breynaert