Le fervent de Marie ne recherche pas les visions :
Saint Louis-Marie de Monfort hérite de saint Jean de la Croix lorsqu'il dit : « De plus, prends bien garde de te faire violence pour sentir et goûter ce que tu dis et fais : dis et fais tout dans la pure foi que Marie a eue sur la terre, qu'elle te communiquera avec le temps... »[1] ou encore « Je ne vous demande ni visions, ni révélations, ni goûts, ni plaisirs même spirituels. »[2]
L'explication de saint Jean de la Croix :
Saint Jean de la Croix demande en effet de prendre des distances par rapport aux visions qui pourraient s'opposer à la simplicité, et provoquer une gourmandise spirituelle. Savoir et traiter avec Dieu par cette voie, et non plus par la foi, diminue la foi[3].
Il faut aussi prendre ces distances parce que nous pouvons nous tromper souvent et très facilement.
Par exemple, Dieu dit à Abraham « Je te donnerai cette terre » (Gn 15,7), mais ce sera ses descendants qui l'auront.
Et dans le livre des Juges, les tribus reçurent de Dieu l'appel à combattre la tribu de Benjamin pour la punir, or, eux qui étaient plus nombreux perdirent la bataille à deux reprises, Dieu avait demandé de combattre et n'avait pas promis une victoire, ils ne furent vainqueurs que la troisième fois (Jg 20,2)[4].
La révélation est désormais complète et définitive en Jésus-Christ, nos besoins de consolations, de lumière, de sagesse, trouvent toujours réponse en lui.[5]
L'amour est un acte volontaire, il est plus que le sentiment.
Saint Jean de la Croix se détache des goûts et des plaisirs même spirituels car la volonté est capable d'unir à Dieu non pas par les sentiments et les goûts mais par l'amour qui est un acte, une opération distincte du sentiment.
Les sentiments ne sont que des motifs pour aimer Dieu[6].
C'est pourquoi la volonté doit rechercher plutôt à être comme la bouche qui s'ouvre « sevrée de tout mets, afin que Dieu puisse la combler elle-même de son amour et de ses délices. »[7]
[1] Saint Louis Marie de Montfort, Le Secret de Marie § 51
[2] Saint Louis Marie de Montfort, Le Secret de Marie § 69
[3] Jean de la Croix, La montée du carmel II, XVI, Œuvres spirituelles, Seuil, Paris 1947, p. 192-197
[4] Cf. Jean de la Croix, La montée du carmel II, XVII, op. cit., p. 206
[5] Cf. Saint Jean de la Croix, La montée du carmel II, XX, op. cit., p. 232
[6] Jean de la Croix, Lettre XII, œuvres complètes, op. cit. p. 1069
[7] Jean de la Croix, La montée du carmel, fragment 11, op. cit., p. 472
Françoise Breynaert,
Extraits de : Françoise Breynaert, Marie arbre de vie, p. 90-92
Lire plus sur saint
d=138954&tx_ifglossaire_list%5Bglossaire%5D=295&tx_ifglossaire_list%5Baction%5D=details&tx_ifglossaire_list%5Bcontroller%5D=Glossaire" title="Disciple puis apôtre du Seigneur Jésus, il est témoin de sa transfigurat..." class="definition_texte">Jean de la Croix
Mary's devotee does not seek visions:
Saint Louis Marie of Montfort proved that he was the spiritual heir of Saint John of the Cross when he said: "Moreover, strive to repress your feelings and the enjoyment of what you say and do: say and do everything with the pure faith that Mary had on earth, which she will communicate to you in time..."[1] or again: "I do not ask of you visions, nor revelations, nor tastes, nor pleasures, even of the spiritual kind."[2]
The explanation from Saint John of the Cross:
Indeed Saint John of the Cross asked them to stay away from visions that could go against holy simplicity and cause spiritual gluttony. To know and communicate with God in this way, and no longer through faith, decreases the faith.[3]
One must also keep his distance because one can often and easily fall prey to error
For example, when God said to Abraham: "I will give you this land" (Gn 15:7), it was in fact reserved for his descendants.
And in the book of Judges, when the tribes received from God the call to fight against the tribe of Benjamin to punish it, although more numerous, they lost two battles. This was because God had asked to fight but had not promised a victory. Therefore they were victorious only after the third attempt. [4]
God's revelation is now complete and definitive in Jesus Christ; our needs for consolations, light, and wisdom always find their answer in him.[5]
Love is more than a feeling, it is an act of the will
Saint John of the Cross detached himself from natural tastes and pleasures, even spiritual, for the will is able to unite to God, not through feelings and tastes but through love which is an act, an operation distinct from the sense of feeling.
Feelings are only motives to love God [6]
This is why the will must seek to be like the mouth that opens, "weaned from any meal, so that God may fill it himself with his love and delights."[7]
[1] Saint Louis Marie of Montfort, The Secret of Mary § 51
[2] Saint Louis Marie of Montfort, The Secret of Mary § 69
[3] Saint John of the Cross, The Ascent of Carmel II, XVI, Seuil, Paris 1947.
[4] Cf. Saint John of the Cross, The Ascent of Carmel II, XVII, op. cit., p. 206
[5] Cf. Saint John of the Cross, The Ascent of Carmel II, XX, op. cit., p. 232
[6] Saint John of the Cross, Letter XII, op. cit. p. 1069
[7] Saint John of the Cross, The Ascent of Carmel, fragment 11, op. cit., p. 472
Françoise Breynaert,
Cf. Françoise Breynaert, Marie arbre de vie, p. 90-92
Read more about Saint John of the Cross