La Vierge au globe
La médaille doit être expliquée en lien avec la vision de la Vierge au globe qui a précédé la vision de la médaille.
La première vision est celle de la Vierge au globe c'est -à-dire la Vierge Marie qui porte dans la main un globe doré surmonté d’une petite croix.
Ce globe doré surmonté d'une petite croix signifie l’humanité rachetée et glorifiée. Le globe dit l'humanité (et le cosmos), la couleur doré dit la gloire, et la petite croix rappelle le sacrifice rédempteur.
Marie présente à Dieu cette humanité sauvée, la Vierge au globe exprime donc la maternité spirituelle de Marie.
Puis la vision évolue pour devenir celle d’une Vierge immaculée, et apparaît alors la vision de la médaille miraculeuse, avec sur l’avers la Vierge les bras ouverts avec des rayons représentant les grâces, et sur le revers deux cœurs et un M surmonté d’une petite croix.
Le revers de la médaille
Les deux cœurs : l’union de Marie avec Jésus
L’association des deux cœurs sur la même ligne - celui de Marie (transpercé) et celui de Jésus (couronné d’épines) - exprime le degré extraordinaire de l'unité de la mère avec son Fils, unis « par un lien étroit et indissoluble » (Vatican II Lumen gentium 53).
La maternité divine de Marie constitue le fond de sa relation avec le Fils dans l'image des cœurs, jusqu'à sa participation à son sacrifice.
Son rapport avec les enfants de son Fils, que nous pouvons déterminer aussi comme maternel, prend sa source dans cette relation. Sa maternité spirituelle s'étend sur tous les hommes rachetés qu'elle reçoit pour ses fils et filles quand le Christ en croix lui confie Jean (Jn 19, 25-27).
Le « M » avec la croix : l’union de Marie avec l’humanité rachetée
Père Aladel, en se référant à la relation de Soeur Catherine qui concerne la Médaille, constate nettement que la croix fut petite, moindre que la lettre “M”: « [...] la lettre M surmontée d’une petite croix ».
La ligne transversale à la base de la croix (plus large que le bras) y indique la terre. C'est de la même manière que la petite croix, sur la boule terrestre tenue par Marie entre ses mains, fut décrite par Catherine: « [...] le globe surmonté d’une petite croix » Dans ce deuxième cas, elle n'eut aucun doute qu'il s'agissait de toute l'humanité rachetée.
C’est la vision de la Vierge au globe qui élucide la question de la barre transversale et de tout le symbole dont elle constitue une partie. Nous apercevons donc Marie (lettre “M”) présentant au Seigneur l'humanité rachetée (une ligne représentant la terre surmontée d’une petite croix), comme cela a lieu dans la vision de la Vierge portant le globe entre ses mains.
L’orfèvre n’ayant pas eu connaissance de la vision de Vierge avec le globe a représenté la croix beaucoup plus grande que ce qu’avait indiqué Catherine car lui il pensait que cette croix devait représenter le Christ (le Christ est plus grand que Marie).
Les douze étoiles
La présence des douze étoiles sur le revers de la médaille n’a été demandé ni par sœur Catherine Labouré ni par son père spirituel, le père Aladel. C’est un ajout de l’orfèvre.
La symbolique de l’étoile évoque le Christ lumière. En effet, Jésus est roi et il est Dieu, il accomplit la prophétie de Balaam qui voit se lever un astre (Nb 24, 17-18), c’est à dire, dans la symbolique de l’ancien orient, un roi divinisé, un roi divin.
« Moi, Jésus, j'ai envoyé mon Ange publier chez vous ces révélations concernant les Eglises. Je suis le rejeton de la race de David, l'Etoile radieuse du matin. » (Ap 22, 16)
Au vainqueur des persécutions et des hérésies, Jésus dit :
« Le vainqueur, celui qui restera fidèle à mon service jusqu'à la fin, je lui donnerai pouvoir sur les nations: c'est avec un sceptre de fer qu'il les mènera comme on fracasse des vases d'argile! Ainsi moi-même j'ai reçu ce pouvoir de mon Père. Et je lui donnerai l'Etoile du matin.» (Ap 2, 26-28).
Jésus se donnera lui-même car l'étoile du matin c'est lui-même (Ap 22, 16) et il fera participer le vainqueur à sa royauté messianique.
Le chiffre « douze » évoque les douze apôtres de l’Agneau (Ap 21, 14). Le symbolisme « douze étoiles » ne se retrouve qu’une seule fois dans la Bible : quand le patriarche Joseph raconte avoir vu en rêve le soleil, la lune et onze étoiles se prosterner devant lui ; le soleil et la lune représentent le père et la mère de Joseph, et les onze étoiles sont le symbole de ses frères (Gn 37, 9).
Les douze étoiles qui couronnent la femme d’Apocalypse 12, 1 sont le symbole des douze fils de Jacob, les douze tribus d’Israël. Les douze étoiles évoquent l’Eglise fondée sur les douze apôtres. L’important c’est l’étoile, qui est le Christ. L’Eglise est unie au Christ qui est l’étoile.
Le revers de la médaille évoque donc l’Eglise triomphante, l’Eglise qui a atteint le but : l’union au Christ lumière.
Ainsi, ce symbolisme rejoint-il le symbolisme de la vision de la vierge au globe : dans cette vision, le globe est doré et surmonté d’une croix : il représente l’humanité rachetée par la croix, prête à être glorifiée (couleur dorée), que la Vierge immaculée, victorieuse du péché, peut offrir à Dieu.
En effet, si l’Eglise est comme douze étoiles, cela signifie qu’elle est rachetée et glorifiée, unie au Christ.
L’avers de la médaille exprime les conséquences pour la prière.
On y voit Marie qui écrase le serpent (Gn 3, 15, Ap 12) et qui est dispensatrice des grâces (des rayons sortent des anneaux de ses doigts) et on y lit l’inscription « O Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à vous ».
C’est bien la conséquence de ce qui a été exprimé par le revers de la médaille.
En effet,
Elle est conçue sans péché en vue de sa maternité, mère du Christ et mère des hommes.
Ensuite, parce que Marie est unie au Christ (les deux cœurs) et parce qu’elle est unie à l’humanité rachetée (le M qui porte la barre - la terre - surmontée d’une croix), elle intercède et elle transmet les grâces.
Elle est donc reine et médiatrice des grâces (avers de la médaille) parce qu’elle est mère du Christ et de l’humanité (revers de la médaille).
Prof. Waldemar Rakocy, CM L’Université Catholique Jean Paul II Altanowa 5 m. 11 20-819 LUBLIN (Pologne)