Le Rosaire est présent dans la tradition de l’Église depuis le Moyen Age et il connaît actuellement un renouveau. Les papes ont joué et jouent encore un rôle important dans son développement et sa promotion, au gré des événements politiques, économiques, ecclésiaux et même sanitaires.
Nombreux sont les papes, depuis le Moyen Age jusqu’au pape François, qui ont recommandé le Rosaire. Au gré des événements politiques, économiques et ecclésiaux, ils n’ont pas cessé d’encourager la prière du Rosaire, pour les fruits qu’il peut porter tant au niveau individuel qu’au niveau collectif. Certains papes ont cependant plus œuvré pour le Rosaire, tels Léon XIII, surnommé « le pape du Rosaire »[1], et, plus récemment saint Jean-Paul II, qui lui a consacré une lettre apostolique de grande importance: Rosarium Virginis Mariae, Lettre apostolique sur le Rosaire.
S’il est impossible de citer tous les papes ayant encouragé le Rosaire, il est cependant intéressant de mettre en valeur le rôle de certains d’entre eux dans la promotion du Rosaire, au point que le pape Pie XI aimait à dire que « Le Rosaire sauvera le monde »…
Dès le XIIIès, le pape Urbain IV († 1264) déclarait qu’
"Il est un rite pieux selon lequel, contre les dangers que court le monde, on récite... l'Ave Maria autant de fois qu'il y a de psaumes de David, en faisant précéder chaque dizaine de l'Oraison dominicale. Avec notre Autorité apostolique, Nous approuvons ce Psautier de la Vierge... Chaque jour, le Rosaire obtient des grâces aux Chrétiens."
Et le pape franciscain Nicolas IV († 1292) affirmait que
« Le Rosaire est l’arbre de Vie qui ressuscite les morts, guérit les malades et conserve la santé à ceux qui l’ont déjà ».
La fête de Notre-Dame du Rosaire, qui a motivé la consécration du mois d’octobre au Rosaire, a été instituée par le saint pape dominicain Pie V (1504-1572) pour commémorer la victoire de Lépante du 7 octobre 1571[3]. Dans sa lettre apostolique Consueverunt Romani Pontifices (1569), il explique et d'une certaine manière détermine la forme traditionnelle du Rosaire.
La fête du Saint-Rosaire sera étendue à toute l’Espagne par le pape Clément X (1671), et Clément XI étendra en 1716 la fête du Saint-Rosaire à toute l'Église, en mémoire de la victoire obtenue en 1715 par Charles VI sur les Turcs, en Hongrie.
Le Bienheureux pape Pie IX († 1878) témoignera de la puissance du Rosaire en ces termes :
"Grande est la force d'une armée qui tient en main non l'épée mais le Rosaire" ; "Le Rosaire est un résumé de l'Évangile et il donnera à ceux qui le récitent ces fleuves de paix dont parle l'Ecriture. C'est la dévotion la plus belle, la plus abondante en grâces et la plus agréable au Cœur de Marie. Tel est mon témoignage, mes enfants…" ,
et son successeur, le pape Léon XIII(† 1903), fut surnommé « le pape du Rosaire ».
Sur les 81 encycliques que le pape Léon XIII a écrites pendant son pontificat (de 1878 à 1903), 12 concernent la Vierge Marie, et onze plus précisément le Rosaire : ces onze encycliques forment donc une série d’enseignements et d’exhortations, dans lesquelles le Saint Père a mis en lumière l’importance de cette prière[4].
Saint Pie X, son successeur, (†1914) affirme que
"Le Rosaire est, de toutes les prières, la plus belle, la plus riche en grâces, celle qui touche le plus le Cœur de la Mère de Dieu [...] Si vous voulez que la paix règne dans vos foyers, récitez-y le chapelet en commun."
Le vénérable Pie XII a prononcé le 8 octobre 1941 un discours sur jeunes époux, intitulé « le Rosaire dans la famille[5] », au cours duquel il montre et il a consacré le monde au Cœur Immaculé de Marie le 31 octobre 1942 en invoquant la Reine du très Saint Rosaire[6]. On lui doit également ces propos (1951) :
"Nous connaissons bien la puissante efficacité du rosaire pour obtenir l'aide maternelle de la Sainte Vierge. Bien que certainement il n'y ait point qu'une unique manière de prier pour obtenir cette aide, nous estimons néanmoins que le rosaire est le moyen le mieux adapté et le plus fructueux, comme cela est du reste clairement suggéré par son origine même, plus divine qu'humaine et par sa nature intime… Nous n'hésitons donc pas à le répéter : nous mettons une grande espérance dans le rosaire pour la guérison des maux qui affligent notre époque. Ce n'est pas avec la force, ni avec les armes, ni avec la puissance humaine, mais avec l'aide divine obtenue par cette prière que l'Église, forte comme David avec sa fronde, pourra affronter, intrépide, l'ennemi infernal, en lui adressant les paroles du jeune berger : « Tu viens contre moi avec l'épée, la lance et le javelot, mais moi je vais contre toi au nom du Dieu des armées... et toute cette multitude saura que ce n'est ni par l'épée, ni par la lance que Dieu sauve » (Rois 17:44s). Nous désirons donc vivement… que les fidèles s'efforcent d'obtenir de notre Mère, très aimante, spécialement au moyen du rosaire, qui lui est si agréable, le retour prochain de temps meilleurs pour l'Église et pour la société."
Saint Jean XXIII, son successeur, a écrit une Encyclique sur le Rosaire intitulée Gratia Recordatio[7], qui date du 26 septembre 1959 et une Lettre apostolique sur le Rosaire (1961), intitulée " Il religioso convegno " (1961)
Saint Paul VI († 1963) affirme, dans son exhortation apostolique Recurrens mensis October du 7 octobre 1969 qu’
« Après la célébration de la Liturgie des Heures, il n'y a pas de doute que le Chapelet de la Vierge Marie doit être considéré comme une des plus excellentes et des plus efficaces « prières en commun » que la famille chrétienne est invitée à réciter. »
Saint Jean-Paul II écrivit en 2002 la lettre apostolique Rosarium Virginis Mariæ (Le Rosaire de la Vierge Marie), dans laquelle il qualifiait le Rosaire de « trésor à redécouvrir »[8] et ajouta la série des mystères lumineux aux autres mystères.
Il confiait, dans une homélie du 29 octobre 1978 :
"Je voudrais attirer votre attention sur le Rosaire. Le Rosaire est ma prière préférée. C'est une prière merveilleuse. Merveilleuse de simplicité et de profondeur. Dans cette prière, nous répétons de multiples fois les paroles de l'Archange et d'Élisabeth à la Vierge Marie. Toute l'Église s'associe à ces paroles… De tout cœur, je vous exhorte tous à la réciter."
Le pape Benoît XVI affirmait, le samedi 3 mai 2008 :
« Le Rosaire n'est pas une pratique reléguée au passé, comme une prière d'un autre temps à laquelle on pense avec nostalgie. Le Rosaire connaît un nouveau printemps. C'est sans aucun doute un des signes les plus éloquents de l'amour que les jeunes générations nourrissent pour Jésus et pour Marie sa mère. Dans le monde actuel qui est si fragmenté, cette prière nous aide à placer le Christ au centre, comme le faisait la Vierge, qui méditait intérieurement tout ce qui se disait sur son Fils, et ensuite ce qu'Il faisait et disait Lui-même. Quand on récite le chapelet, on revit les moments importants et significatifs de l'histoire du salut ; on parcourt de nouveau les différentes étapes de la mission du Christ. Avec Marie, on tourne son cœur vers le mystère de Jésus. On place Jésus au cœur de notre vie, de notre temps, de nos villes, à travers la contemplation et la méditation de ses saints mystères de joie, de lumière, de douleur et de gloire. Que Marie nous aide à accueillir en nous la grâce qui émane de ces mystères, afin qu'à travers nous elle puisse irriguer la société, à partir de nos relations au quotidien, et la purifier de si nombreuses forces négatives en l'ouvrant à la nouveauté de Dieu. Le Rosaire, quand il est prié de manière authentique, non d'une manière mécanique et superficielle, mais profonde, apporte en effet la paix et la réconciliation. Il contient en lui-même la puissance qui guérit : celle du très saint Nom de Jésus, invoqué avec foi et amour au centre de chaque Ave Maria. »
Enfin, le pape François lui-même, lors de son homélie de la fête de l'Assomption, le 15 août 2013, réaffirmait la puissance du Rosaire dans la bataille contre le malin et ses complices[9].
En conclusion, on peut dire qu’au gré des événements politiques, économiques, ecclésiaux et même sanitaires, les papes n’ont donc pas cessé d’encourager la prière du Rosaire, pour les fruits qu’il peut porter tant au niveau individuel qu’au niveau collectif: Léon XIII, dénonçant les écueils de la révolution industrielle[10], Pie XI, au moment de l’arrivée du national-socialisme[11], saint Jean XXIII, pour le Concile œcuménique en préparation[12] , saint Paul VI, qui recommande la récitation du Rosaire en famille[13] , ainsi que saint Jean-Paul II, Benoît XVI et François, qui a organisé en mai 2021 un marathon de prière pour demander la fin de la pandémie du Coronavirus[14].
L’équipe de MDN.